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Schéhérazade, lassée de son rôle de conteuse, s’enfuit du palais du roi, tombe sous le charme d’un playboy et reprend son récit par une histoire d’oiseaux. Dans le volume 1, Gomes en manque d’inspiration cédait la parole à la belle narratrice. C’est à son tour de s’esquiver, et son escapade avec l’étalon Paddleman offre un revigorant carambolage, mélo et musical. Lui succède le chapitre plus aride des "pinsonneurs", ces improbables profs de chant pour piafs. Ce patchwork de récits cousus à même l’image documentaire résume la double ambition de la trilogie portugaise : débusquer la part romanesque du réel et montrer la part triviale du mythe. Un réenchantement.
Toutes les critiques de Les Mille Et Une Nuits, volume 3 : l'enchanté
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Par l’éblouissement du récit, par son ampleur, Miguel Gomes cherche assurément à redonner à son peuple une forme de richesse, dont on gage que le spectateur n’aura pas fini d’en épuiser les sens et résonances.
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Gomes superpose ainsi d’inextricables niveaux d’énonciation qui, loin de se neutraliser, s’additionnent jusqu’à se confondre, labourant au plus profond l’émotion du spectateur.
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(...) l’Enchanté joue à plein de surimpressions somptueuses et de fragments de textes imprimés aux plans pour se donner des airs de roman graphique.
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(...) un document pas menteur, une fiction surréaliste, un objet filmique non identifié qui nous en dit bien plus sur le Portugal contemporain que n’importe quel documentaire.
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Le triptyque se termine en apothéose avec le volume 3, L’Enchanté (...) de la pure poésie.
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C’est sublime, et ce chant pour un pays nous serre le cœur. Le dernier plan, d’une poésie folle, fait monter les larmes.
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La communauté et ses rites inspirent au cinéaste maintes trouvailles formelles, facétieuses, poétiques, autour de ce chant d'oiseau et de sa structure récurrente.
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Ce troisième volume, résumons-le, mais sans le comparer aux deux autres. Il est tout aussi bien. Les trois volumes font bel et bien un seul film, hétéroclite, inégal, foutraque, pince-sans-rire, angoissé, désinhibé.
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Voilà un réalisateur capable de nous tenir en haleine avec un cinéma s’inspirant d’un réel déprimant pour s’en évader.
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Comment filmer des fables intemporelles quand on est engagé dans le présent ? Ben comme ça, m’sieur Gomes !
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Qu’il arrive à l’animal de tirer la langue, rien de plus naturel, mais une durée plus raisonnable aurait probablement évité au film de paraître en faire autant.
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(...) une échappée belle et farfelue, parfois tirée en longueur mais toujours drôle et en accord avec le postulat de Miguel Gomes (...)