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En s’inspirant du premier roman de Joseph Conrad, composante initiale de la Trilogie malaise, Chantal Akerman livre un film étouffant, éprouvant, envoûtant. La moiteur sourd de chaque
plan ; des voix off relaient l’image qui distille, comme un poison, le colonialisme, la soif de l’or, la démence et la passion. Sublime.
Toutes les critiques de La folie Almayer
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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(...) La jungle mentale et physique de cette enivrante Folie Almayer, adaptation forcément libre de Conrad, où la nature décore tout, à commencer par un Stanislas Merhar qui n'en croit pas ses yeux.
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Le génie de la cinéaste est de ne jamais permettre que ses trouvailles formelles contredisent, voire détruisent, la dimension tragique de son histoire.
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par Eric Loret
Chantal Akerman offre un récit fluvial dans lequel un homme se noie dans sa propre folie.
Enpreint d'une prégnante mélancolie, ce film durassien sur la faute, la perte, la rédemption baigne dans un imaginaire de torpeur pour évoquer ce noeud de névrose.
Quelque part en Asie du Sud-Est, Akerman adapte le premier roman de Conrad, l'histoire d'Almayer, Européen abandonné qui devient fou de douleur à l'idée d'être séparé de sa fille. Ici la mise en scène, si elle est toujours sidérante, s'éloigne de la rigueur géométrique pour un geste plus flottant, à la fois sublime et presque insoutenable d'angoisse.
Cela nous vaut un film profus, touffu, confus, luxuriant et inquiétant comme la végétation, opaque et tumultueux comme le fleuve, qui brouille les repères, noie les histoires, délabre les personnages.
Branlant mais habité, La Folie Almayer trouve sa véritable voie avec sa jeune héroïne, personnage impérial qui permet à la cinéaste de prendre de la hauteur et d’insuffler à sa mise en scène le lyrisme tragique d’un opéra.
Le film aussi est mal tenu, souvent informe. On s'y ennui, mais d'un ennui hypnotique, d'où émergent de beaux moments de cinéma.
Dans les années 1950 au bord d’un fleuve d’Asie du Sud-Est, un jeune homme ne supporte plus l’inaction comme la moiteur, et s’ennuie. Nous aussi, face à cette adaptation trop contemplative et lancinante du roman de Joseph Conrad.
Peu de fièvre et encore moins de vertige, malgré les tentatives ratées, de faire basculer le récit dans l'onirisme. (...) le jeu affecté des comédiens, l'étirement sans raison de la plupart des scènes achèvent de faire ressembler le film à une mauvaise imitation du cinéma de Marguerite Duras.