Friends Jennifer Aniston Matthew Perry
NBC Universal

"Je ne crois pas qu'à l'époque le public était aussi sensible que maintenant. La comédie a évolué..."

Jennifer Aniston est en pleine tournée mondiale pour présenter Murder Mystery 2, la suite de la comédie d'enquête de Netflix, dont elle partage l'affiche avec Adam Sandler. Auprès de l'Associated Press (relayé par Yahoo !), l'ex-star de Friends est revenue sur le succès fou de la série (qui cartonne aujourd'hui encore, sur Netflix par exemple), et sur sa perception différente entre ses premières diffusions, entre 1994 et 2004, et aujourd'hui. Le manque de diversité au sein du casting de la série est notamment dénoncé par des spectateurs, tout comme des blagues perçues comme sexistes, grossophobes ou transphobes.

"Il y a une toute nouvelle génération, de gamins, qui voient des épisodes de Friends et qui les trouvent offensants, considère Aniston. Il y avait bien des éléments qui n'étaient pas intentionnels et d'autres... eh bien on aurait dû y réfléchir davantage. Mais je ne crois pas qu'à l'époque, le public était aussi sensible que maintenant. La comédie a évolué, et aujourd'hui, c'est un peu compliqué, car il faut faire très attention à ce qu'on dit. Cela rend ce travail très dur pour les comédiens, étant donné que la beauté de la comédie, c'est de s'amuser de nous-mêmes, de se moquer de la vie. Par exemple, on pouvait faire une blague sur un croyant et faire rire avec ça. L'accueil était hystérique. On voulait montrer aux gens à quel point tout le monde est ridicule, mais maintenant, on ne nous permet plus de faire ça. Alors que tout le monde a besoin de drôlerie ! Le monde a besoin d'humour ! On ne doit pas se prendre trop au sérieux. Surtout aux Etats-Unis, où l'on est bien trop divisés."

L'an dernier, la co-créatrice de Friends, Marta Kauffman, a fait un don de 4 millions de dollars à une université américaine afin de s'excuser du manque de diversité de la série, et de soutenir un cursus sur les études africaines et afro-américaines. Elle reconnaissait alors avoir pris conscience du "problème" de Friends après la mort de George Floyd, étouffé par un policier en 2020 : "C'est après ce qui est arrivé à George Floyd que j'ai commencé à lutter contre mon adhésion au racisme systémique, une adhésion dont je n'avais jamais eu conscience en fait ! C'était vraiment le moment où j'ai commencé à examiner les façons dont j'y avais participé. J'ai su alors que je devais corriger ma trajectoire. J'ai beaucoup appris au cours des 20 dernières années. Admettre et accepter sa culpabilité n'est pas facile. C'est douloureux de se regarder dans le miroir. Je suis gênée de ne pas avoir fait mieux il y a 25 ans."

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