James Cameron et Jamie Lee Curtis soutiennent l’actrice.
Eliza Dushku a posté un long message sur son compte Facebook (à lire ici, en anglais) pour dénoncer Joel Kramer, le coordinateur des cascades de True Lies. C’était en 1993, en parallèle du tournage du film de James Cameron, dans lequel la jeune comédienne incarnait la fille de Jamie Lee Curtis et Arnold Schwarzenegger.
"Je me souviens très clairement, même 25 ans après, comment Joel Kramer m’a fait me sentir spécial, comment il a gagné méthodiquement ma confiance et celle de mes parents, en m’amadouant pendant des mois. Puis comment il m’a invité dans son hôtel de Miami en promettant à mes parents qu’il m’emmènerait simplement nager avec des collègues cascadeurs avant d’aller manger pour la première fois de ma vie des sushis. Je me souviens précisément de sa façon de fermer les rideaux, de baisser la lumière, de mettre la climatisation à fond, sur quel lit il m’a fait asseoir, et aussi quel film passait à la télévision (Coneheads) ; comment il a disparu dans la salle de bain et est revenu nu, portant seulement une petite serviette autour de la taille. Je me souviens de ce que je portais, moi (mon short en jean blanc favori, qui, heureusement a suffi à me protéger). Je me souviens de la façon dont il m’a couchée sur le lit, m’a enlacée de son corps gigantesque et comment il s’est frotté contre moi. Il m’a dit : ‘Tu ne vas pas dormir maintenant, chérie, arrête de faire semblant de dormir.’ Et il se frottait de plus en plus fort, de plus en plus vite. Quand il a fini, il a suggéré qu’on soit prudents (qu’on ne le dise à personne). J’avais 12 ans, lui 36."
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Eliza Dushku poursuit sa dénonciation en expliquant qu’elle a fait part de cette agression à ses parents, à ses frères et à deux adultes. Dont une personne qui était en contact avec Joel Kramer et "qui l’a affronté sur le plateau. Ce même jour, et ce n’est pas une petite coïncidence, une cascade en jet a mal tourné et j’ai été blessée. J’ai passé l’après-midi à l’hôpital, car j’avais des côtes cassées. (…) C’est Joel Kramer qui était responsable de la sécurité sur ce film (…) ma vie était entre ses mains. C’était censé être mon protecteur, mais c’est devenu mon agresseur."
Elle poursuit en détaillant le traumatisme d’une telle agression, précisant qu’il ne s’en cachait pas sur le plateau, la surnommant notamment "jailbait" devant tout le monde, ce qui signigie littéralement "une fille mineure si sexy qu’elle vous mènera en prison". Elle justifie enfin qu’elle ne se sentait pas capable d’en parler publiquement lors des faits. "Il y a des années, j’ai entendu dire que Joel Kramer avait été dénoncé et forcé à quitter ce business, mais j’ai appris récemment qu’il travaillait toujours dans cette industrie et j’ai vu une photo de lui en compagnie d’une petite fille. Cette image me hante depuis, je ne peux plus cacher ce qui s’est passé."
Peu après ce post, l’accusé a démenti les faits, jugeant qu’il ne l’avait "jamais agressée" et qu’il ne s’était pas non plus "montré nu devant elle. Je l’ai bien embrassée sur la joue pour lui dire bonne nuit et j’ai pu la prendre dans mes bras, mais c’est parce qu’elle faisait partie de l’équipe, on la traitait comme un membre de la famille."
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James Cameron, le réalisateur du film, a assuré dans la foulée qu’il n’était pas au courant de cette agression, rapporte Deadline. Il a salué "le courage" d’Eliza, et rappelé qu’il n’a jamais retravaillé avec Joel Kramer après ce film, suite à la cascade ratée racontée par l’actrice. En effet, si celui-ci était déjà "stunt coordinator" de Terminator 2 en 1991, il n’a plus retravaillé avec Cameron après True Lies... en tant que réalisateur, en tout cas, car celui-ci était embauché sur des productions de Cameron, telles que le dernier Terminator et sur la série Les Chroniques de Sarah Connor. Il a aussi retrouvé plusieurs fois Schwarzie, qu’il doublait lors ses cascades les plus casse-cou dans L’Effaceur, La Course au jouet ou Batman et Robin. Et il continue bien à travailler à Hollywood, récemment sur Fast & Furious 7 et Blade Runner 2049. "Si j’avais su ça à l’époque, j’aurais été sans merci, ajoute Cameron. Surtout que j’ai deux filles, j’aurais vraiment été sans merci."
La même source ajoute qu’Eliza Dushku est soutenue par Sue Booth-Forbes, sa tutrice sur le plateau du film, qui jure que l’actrice "dit la vérité" et que "le comportement de Joel Kramer était inapproprié sur le tournage de True Lies". Jamie Lee Curtis, qui incarnait sa mère dans le film, révèle qu’elle était au courant "depuis quelques années" et qu’elle soutient pleinement la démarche d’Eliza. "J’étais choquée et triste quand elle m’a raconté ça. Je le suis toujours aujourd’hui." Elle a également partagé un long message de soutien sur le site du Huffington Post.
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