Ce drame de 2003, avec aussi Yvan Attal et Isabelle Adjani, reviendra ce soir sur Arte.
En 1939 à Paris, Viviane Denvers (Isabelle Adjani), une actrice renommée tue un financier parisien. Frédéric (Grégori Derangère), jeune homme fou amoureux d'elle, endosse le crime à sa place et est emprisonné. Grâce à Raoul (Yvan Attal), il s'échappe et s'enfuit comme tout le monde à Bordeaux en juin 1940.
A l'hôtel Splendid de Bordeaux, Viviane Denvers se met sous la protection de son amant le ministre Beaufort (Gérard Depardieu), qui sympathise avec les idées pétainistes. Dans le train qui conduit Frédéric et Raoul à Bordeaux, ils rencontrent Camille (Virginie Ledoyen), jeune assistante du professeur Kopolski (Jean-Marc Stehlé), un savant juif détenteur de connaissances pouvant aider les allemands. Elle doit donc aider son mentor à quitter la France de toute urgence.
Frédéric tombe peu à peu amoureux de Camille. Il l'aide en emmenant le professeur à Londres. Ils se retrouvent un peu plus tard à Paris et se déclarent leur amour, tandis que Viviane Denvers change de protecteur, préférant un journaliste nazi qui la ramène à Paris.
Bon voyage, de Jean-Paul Rappeneau, a remporté le prix du meilleur réalisateur en 2003 au Festival du film romantique de Cabourg ainsi que trois César en 2004 pour les meilleurs décors, la meilleure photographie et le meilleur espoir masculin. Un prix décerné à Grégori Derangère.
En 2015, alors à l’affiche d'Enragés d'Eric Hannezo, Virginie Ledoyen avait revisité pour Première sa filmo, et elle n'avait que des mots tendres pour ce réalisateur et pour ce film qui n'avait pas trouvé son public à l'époque, mais qui mérite selon elle d'être (re)vu.
Appartenant au sous genre du "film d’occupation", Bon Voyage avait la fantaisie, la vitesse, les acteurs (et les actrices !!) pour cartonner. Il aurait pu, il aurait dû, mais reste l’un des bides les plus violents et injustes du cinéma français.
Virginie Ledoyen : "Le Cinéma crée des rencontres""Rappeneau, je l’adore. Il est atypique, singulier, il n’ y en a pas d’autre comme lui, et ce n’est pas demain que ça arrivera. Il n’appartient à aucune des chapelles du cinéma français. Il les transcende. La force du film, c’est son côté ' le plus grand cirque du monde', son rythme endiablé, Modiano au scénario… Un film comme ça, c’est de la pure mécanique.
Rappeneau est un métronome, avec lui, tout est millimétré, le texte, la virgule, le moindre mot, comment tu dois marcher, marcher vite, parler, parler vite. Rien ne lui échappe. Son film est tenu de bout en bout. Pour moi, tourner avec Adjani ou Depardieu, c’était très impressionnant. Ils ont construit mon goût du cinéma. Adjani dans Possession, quand même, ça marque, rien que sa beauté inouïe, c’est quelque chose d’assez fou. Mais ça ne ressemblait pas à un passage de relais entre générations. C’est juste que Rappeneau est intemporel. Tu ne peux pas dire si c’est un cinéaste d’une autre époque ou contemporain. Et c’est sans doute en partie ce qui a dérouté le public."
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