Ce film malaisien façon Grave a beaucoup plu à Première en début de festival.
A trois jours de la fin du festival de Cannes, les sélections parallèles commencent à délivrer leur palmarès. Le jury de la Semaine de la Critique, présidé par Audrey Diwan (L'Evénement) a ainsi déjà rendu son verdict. Voici le palmarès, suivi des premières infos sur les films en question.
Grand Prix : Tiger Stripes d'Amanda Nell Eu
Prix French Touch du jury : Il pleut dans la maison de Paloma Sermon-Daï
Prix découverte Leitz Cine du court métrage + Prix Canal+ du court métrage : Boléro de Nan Laborde-Jourdàa
Prix Fondation Louis Roederer de la révélation : Jovan Ginić pour son rôle dans Lost Country, de Vladimir Perišić
Prix Fondation Gan à la diffusion : Pyramide Distribution pour Inchallah un fils, d'Amjad Al Rasheed
Prix SACD : Iris Kaltenbäck pour Le Ravissement
Tiger Stripes a beaucoup plu à la rédaction de Première lors de sa diffusion en tout début de festival. Voici ce que l'on écrivait à son propos dans notre récap de Cannes – jour 2 : "Le cinéma malaisien a tellement les crocs qu’il a digéré Julia Ducournau avant tout le monde. Avec Tiger Stripes, la réalisatrice Amanda Nell Eu signe un conte gore façon Grave sur l’adolescence dans la forêt tropicale. Comme sa correspondante française, Zaffan, 12 ans, traverse une puberté franchement hardcore : règles dionysiaques, acné purulente et appétit démoniaque… Sa crise d’ado fait tâche dans son village natal et mènera rapidement à l’hystérie collective. Si ce récit d'émancipation peut parfois manquer de rythme, son plaisir sincère à invoquer des monstres locaux, des exorcistes en carton et des tik-tokeuses possédées finit par nous emporter dans la jungle." Ce premier long métrage sera distribué en France par Jour2Fête.
Il pleut dans la maison est une coproduction entre la Belgique et la France (Michigan Films, Kidam et Visualantics), qui sortira dans les salles françaises sous les couleurs de Condor Distribution. Voici son synopsis : "Sous un soleil caniculaire, Purdey, dix-sept ans, et son frère Makenzy, quinze ans, sont livrés à eux-mêmes et tentent de se débrouiller seuls. Alors que Purdey fait des ménages dans un complexe hôtelier, Makenzy se fait un peu d’argent en volant des touristes. Entre l’insouciance de l’adolescence et l’âpreté de la vie adulte, ils devront se soutenir l’un l’autre dans ce voyage d’une douceur déchirante, qui semble bien être le dernier été de leur jeunesse."
Boléro dure 17 minutes et suit Fran, de passage dans sa ville natale pour se reposer et rendre visite à sa mère. Suivant le rythme saccadé du Boléro, ce parcours sur les chemins du souvenir et du désir va le mener, ainsi que tout le village, à une apothéose joyeusement chaotique.
Le Ravissement est le premier film d'Iris Kaltenbäck. Ce drame porté par Hasia Herzi qui suit une sage-femme trentenaire faisant passer le bébé d'une amie pour le sien, a touché Delphine Gleize, Pierre Scholler et Jean-Paul Salomé, qui ont publiquement commenté leur remise de prix : "Nous, le jury de la SACD, tenons à féliciter la Semaine de la Critique pour la pugnacité des films proposés cette année. Ça pourrait être une politesse de déclarer ça mais sachez que ça ne l’est pas : c’est un remerciement infini ! L ‘engagement n’est pas un mot galvaudé, il veut dire quelque chose, plus que jamais, quand on découvre votre sélection… Un film nous a touchés tous les 3, simplement, profondément, et pour longtemps. Un film pensé, écrit, réalisé, interprété avec le souci humble et généreux du travail de chaque instant. Un film où tout compte et rien ne s’affiche en bombant le torse. Un film avec tant d’intelligence, tant de retenue…. Nous avons envie d’embrasser l’équipe entière de ce film. De leur dire que le travail collectif sur cette œuvre se ressent avec force. Il n’y a pas de grand film sans un grand auteur, sans un grand metteur en scène, sans une grande équipe, et il n’y a pas de grand film sans immenses interprètes. Nous sommes ravis de remettre cette année le prix SACD au film Le Ravissement d‘Iris Kaltenbäck !"
Inchallah un fils se déroule en Jordanie, de nos jours. Après la mort soudaine de son mari, Nawal, 30 ans, doit se battre pour sa part d’héritage, afin de sauver sa fille et sa maison, dans une société où avoir un fils changerait la donne.
Enfin, voici le pitch de Lost Country : Serbie, 1996. Pendant les manifestations étudiantes contre le régime de Milošević , Stefan,15 ans, mène dans le feu des événements sa propre révolution : accepter l’inacceptable, voir dans sa mère – porte-parole du parti au pouvoir – une complice du crime et trouver, malgré l’amour qu’il ressent pour elle, la force de la confronter.
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