Les films d'auteur à la The Irishman, c'est fini pour Netflix

Cette mesure fait partie du programme de rehaussement du géant du streaming, faisant suite à sa chute en bourse de 44%.

Face à une concurrence de plus en plus grosse et au ralentissement de la croissance de son nombre d’abonnés (moins 200 000 au cours du dernier trimestre), Netflix a décidé de ralentir sa production. Selon les informations du Hollywood Reporter, l’ère des projets couteux est terminée pour la plateforme, que ce soit en animation ou en prises de vues réelles. The Irishman, de Martin Scorsese, avait coûté à la production plus de 175 millions de dollars ? Cela ne se reproduira certainement pas. « Cette tendance à faire tout et n’importe quoi pour attirer les talents et leur donner carte blanche est en train de disparaître », explique une des sources. D'autres exemples sont cités, comme le fait d'avoir fait monter les enchères pour acquérir Ils m'aimeront quand je serai mort, un documentaire sur Orson Welles. Dépenser de fortes sommes pour distribuer des films d'auteur ne serait pas rentable pour Netflix, explique ainsi le magazine américain.

Depuis une chute en bourse de 44%, Scott Stuber, responsable des films de l’entreprise au N rouge, s’efforce d’appliquer un nouveau protocole : moins de productions, afin que la firme se concentre sur ses plus gros projets. Un des cadres déclare : « Le moral est bloqué au niveau des actions », l’ambiance serait perturbée en raison de ces changements. Car ce n’est pas le seul : la société a dû licencié plus de 150 employés, soit 2% de ses effectifs. Une bonne partie de la division des films d’action mais aussi celle des films indépendants, qui produisaient des longs-métrages avec des budgets inférieurs à 30 millions de dollars, a vu ses rangs se vider. Il s’agit désormais d’en sortir moins, plus gros et meilleurs. Ted Sarandos, co-chef de Netflix, explique : « Il y a quelques années à peine, nous nous battions pour dépasser le marché des petits films d’art. Aujourd’hui, nous sortons certains des films les plus populaires et les plus regardés au monde, comme Don’t Look Up, Red Notice et Adam à travers le temps pour les derniers mois ». En clair, la société est prête à investir plusieurs centaines de millions de dollars dans un projet si elle est certaine de ses retombées financières. Comme par exemple pour acquérir les suites d'A couteaux tirés, toujours réalisés par Rian Johnson et portés par Daniel Craig, qui ont touché un véritable jackpot en signant avec Netflix.

Regrettant cette mesure, un des initiés déclare : « Les petits films vont disparaître ». En effet : l’époque où Netflix était cité comme le sauveur des films à petit budget semble révolue, au grand dam des fans de comédies romantiques comme Always Be My Maybe, The Kissing Booth et A tous les garçons, longs-métrages à succès qui avaient lancé de nombreux acteurs.