Pourquoi y aller ? C’est un bel hommage à Serge Diaghilev, dont les Ballets, présentés pour la première fois à Paris en 1909, furent un succès mondial durant 20 ans. C’est que l’homme, esthète génial, imprésario rusé, visionnaire, importa de Russie un art total révolutionnaire : musique, danse, théâtre, peinture et poésie, tout y était en effervescence. Le chorégraphe Fokine, le danseur Nijinski, le musicien Stravinski influencèrent durablement Debussy, Ravel, Satie ou Pablo Picasso ou Apollinaire. Les couleurs et les notes flambaient.Le plus : Quatre œuvres totalement différentes sont présentées : Le spectre de la Rose (Weber et Fokine), L’après midi d’un faune (Debussy et Nijinski), Le Tricorne (De Falla et Massine) et Petrouchka (Stravinsky et Fokine). On est d’abord dans le boudoir romantique d’une jeune fille endormie qui rêve d’une vision : un spectre apparaît, fugace, il saute, il bondit et l’enlace. C’était Nijinski, dont les sauts de félin, entre terre et ciel, marquèrent à jamais l’histoire de la danse. Comme s’il cherchait à casser son élan aristocratique, Nijinski provoque ensuite le scandale du Faune, animal, bestial et sensuel, qui vit en pleine nature, indolent et dédaignant les nymphes ; Petrouchka, le pantin désarticulé, victime d’une fête foraine cruelle, nous projette dans une Russie populaire et burlesque alors que le Tricorne dépeint la vantardise d’un balourd Espagnol face à une gracieuse meunière. Au final : Un voyage à travers des chorégraphies très théâtrales dans lesquelles nous sont contées des histoires merveilleuses. Décors colorés comme dans un livre d’images, personnages hauts en couleurs, commedia del arte et flamenco, claquettes espagnoles, tout cela dansé à la perfection par les meilleurs danseurs de l’Opéra. Opéra Garnier jusqu’au 31 décembrePhoto : Sébastien Mathé
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