L’avocat d’Ayoub El-Khazzani a peur que les témoignages soient biaisés.
Pour son nouveau long-métrage, Le 15h17 pour Paris, Clint Eastwood a fait le choix d’embaucher comme acteurs principaux les héros de l’attaque du Thalys du 21 août 2015. Ce jour-là, alors que le train numéro 9364 qui relie Amsterdam à Paris est à environ une heure de sa destination, le terroriste Ayoub El Khazzani sort des toilettes avec fusil-mitrailleur et s’apprête à faire feu. Les 500 passagers du train ne doivent leur salut qu’à trois Américains en voyage : Alek Skarlatos, Spencer Stone et Anthony Sadler, qui réussissent à désarmer le tireur.
Le film repose sur ceta argument de cinéma vérité, véritable reconstitution du drame avorté. Sauf que l’enquête n’est pas du tout terminée et qu’Ayoub El-Khazzani n’a pas encore « été entendu sur les faits par le juge d’instruction », rapporte France Inter . Son avocat s’inquiète et explique à la radio que « les témoignages auraient du être recueillis bruts devant les magistrats instructeurs. Là, ça a été répété des dizaines et des dizaines de fois devant les caméras de Clint Eastwood. Quelle est la part des choses entre ce qui s'est réellement passé et ce que la mémoire peut réécrire après autant d'exercice d’acteurs ? », s’interroge-t-il. « L’industrie hollywoodienne délivre sa vérité avant l'institution judiciaire, c'est pour le moins embêtant. »
Par ailleurs, France Inter assure que la défense demande une reconstitution depuis, et qu’elle vient de lui être refusée le 5 février par le juge d'instruction pour le motif suivant : « La réalisation d'un film retraçant les faits (...) est de nature à entraîner (...) une confusion des genres incompatible avec la recherche de la vérité. » Une situation un peu absurde, alors que Le 15h17 pour Paris est sur les écrans depuis aujourd’hui, et que Clint Eastwood a fait appel à de nombreux figurants qui étaient dans le Thalys le 21 août 2015…
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