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Glenn Close, Les 101 Dalmatiens (1996)
La toute première adaptation d’un dessin animé Disney nécessitait forcément une célébrité de son envergure pour tenir le fume-cigarette de Cruella. Glenn Close est d’ailleurs la seule tête d’affiche du casting des 101 Dalmatiens, qui fut naturellement un succès. Très enthousiaste, l’actrice resigne quatre ans plus tard pour le séquel, 102 Dalmatiens, dont le casting compte même Gérard Depardieu (si, si) dans la peau d’un couturier français fan de fourrure. 

Mia Wasikowska, Alice au Pays des Merveilles (2010)
C’est le cobaye de Mickey, qui permet de tester, via Tim Burton, si la recette recyclage fonctionne. Le film révèle par la même occasion l’actrice australienne qui campe une Alice au seuil de l’âge adulte. Derrière les traits de Wasikowska, la petite fille curieuse et naïve du dessin-animé est bien loin. Le public n’y prête pas trop d’attention et accueille Mia à bras ouverts (1 milliard de dollars de recettes au BO mondial). L’actrice a beau être devenue la coqueluche des grands réalisateurs-auteurs depuis, elle n’a pas oublié d’où elle venait : on la retrouvera au printemps prochain dans la suite, Alice de l’autre côté du miroir. 

Helena Bonham-Carter, Alice au pays des Merveilles (2010)
Quoi de mieux qu’un contrat avec Mickey pour se divertir entre deux rôles à Oscars (Le Discours d’un Roi, Les Misérables) ? Pour sa sixième collaboration avec son mari de l’époque, Helena Bonham-Carter se métamorphose jusqu’au bout en interprétant la méchante et capricieuse Reine Rouge (la Reine de Cœur dans le dessin-animé). Enorme tête sur un tout petit corps, teint blafard et cheveux rouges : pas de doute, on est bien chez Burton. 

Julia Roberts, Blanche Neige (2012)
Alors qu’une relecture dark du même conte avec Kristen Stewart et Charlize Theron prend l’affiche des salles obscures la même année, Disney sort une version rose bonbon de Blanche Neige… avec Julia Roberts. Totalement à contre-emploi dans son rôle de belle-mère sarcastique en costume, elle est à la fois l’attraction principale de cette production haute en féerie et son seul atout qui empêche la critique de s’arracher les cheveux. 

Lily Collins, Blanche Neige (2012)
La recette ne marche pas à tous les coups. La fille du chanteur Phil Collins a beau correspondre physiquement à la description des frères Grimm (le teint blanc comme neige, les lèvres rouges comme le sang, les cheveux noirs comme l’ébène), le conte de fée hollywoodien n’est pas au rendez-vous pour la nouvelle Blanche Neige : à la suite de l’échec critique du film, la carrière de Lily Collins se résume pour l’instant à quelques romcoms pour le marché de la VOD et à un film fantastique de seconde zone. 

Angelina Jolie, Maléfique (2014)
Actrice oscarisée, réalisatrice respectée et star des tapis rouges même avant son mariage avec Brad Pitt, Angie a mis Hollywood à ses pieds il y a bien longtemps. Pourquoi dans ce cas s’investir dans un projet comme Maléfique ? Pour ses enfants. Productrice déléguée sur cette relecture originale et réussie de La Belle au Bois Dormant, Angelina Jolie-Pitt en fait un des meilleurs rôles de toute sa carrière. Et ça paie : pour 180 millions de dollars de budget, le film en rapporte plus de 700. On comprend bien pourquoi Disney s’empresse de développer le spin-off Cruella.  

Elle Fanning, Maléfique (2014)
Etoile montante du cinéma indé (Somewhere, Super 8, Twixt), la petite sœur de Dakota Fanning a réalisé son rêve en se glissant dans la peau de la princesse Aurore, et l’incarnation fonctionne à merveille. Par ailleurs, Disney a déjà prévu la suite de Maléfique mais on ne sait pas encore Elle Fanning reviendra au générique aux côtés d’Angelina. 

Meryl Streep, Into the Woods (2014)
Qui a dit que les films Disney étaient réservés aux enfants ? Si la production de cette comédie musicale made in Broadway envisageait de confier le rôle de la sorcière d’Into the Woods (une sorte de synthèse des sorcières de contes populaires) à Catherine Zeta-Jones, Michelle Pfeiffer ou Pénélope Cruz, Meryl Streep, 65 ans au moment de la sortie du film, coiffe ses jeunes collègues au poteau. Tout le casting du film se fait royalement snobé par l’Académie, sauf Meryl qui rafle sa 19e nomination à l’Oscar en poussant la chansonnette chez Mickey.  

Lily James, Cendrillon (2015)
Outre la volonté de redorer les personnages du vieux dessin animé, contrairement à Maléfique, Cendrillon n’a ni angle, ni concept, ce qui n’empêche pas le film de marcher en salle (542 millions de billets verts récoltés dans le monde contre 95 de budget). Comme Tim Burton avant lui, Kenneth Branagh caste une inconnue, ou presque : Lily James, de la série Downton Abbey, n’avait fait que de très brèves apparitions au cinéma avant cette proposition en or. Après le récent A vif !, plusieurs projets sont venus s’inscrire à l’agenda de la Britannique, qui tiendra bientôt le rôle principal dans Orgueil et Préjudices et Zombies. Une étoile est née ? 

Helena Bonham Carter, Cendrillon (2015)
Parmi les quelques libertés que prend l’histoire du remake de Cendrillon, la marraine de l’héroïne est plus jeune, plus jolie et plus blonde que dans le dessin animé de 1950. Sans l’excuse de son (ex) mari cette fois, Helena Bonham Carter, qui aime manifestement se déguiser, revient faire un tour chez Disney et apporte ainsi sa touche d’excentricité au personnage de la bonne fée. 

Cate Blanchett, Cendrillon (2015)
Difficile pour le public d’imaginer la douce et angélique Cate Blanchett en grande méchante du cinéma. Et pourtant, après avoir raflé l’Oscar de la meilleure actrice pour Blue Jasmine, l’actrice retourne en enfance en incarnant la cruelle marâtre de la gentille Cendrillon. A l’instar du personnage de marraine la bonne fée, le personnage de Lady Tremaine ne s’est pas enlaidi depuis 1950. Malgré tout, Cate Blanchett illumine à la fois l’affiche du film de son nom et l’écran à chacune de ses apparitions.  

Emma Watson, La Belle et la Bête (2016)
Aucune photo officielle du film de Bill Condon n’a été dévoilée pour l’instant (celle qui circule sur le Web est un montage Photoshop) mais il ne fait aucun doute que l’ex-Hermione Granger, qui avait refusé le rôle de la princesse dans le Cendrillon de Kenneth Branagh, sera parfaite dans celui de Belle. Quant à l’intrigue, le scénario de La Belle et la Bête est signé Linda Woolverton, la scénariste du dessin animé original (1991) et du Roi Lion (1994), ainsi que des récents Maléfique, Alice au pays des merveilles, Alice de l’autre côté du miroir… en d’autres termes, la scénariste officielle des relectures Disney. Tout est bon dans le recyclage. 

Le studio peut se vanter de son pouvoir d’attractivité : les relectures en live de son propre catalogue commencent à constituer une sacrée galerie d’actrices.

Actuellement en négociations avec Disney pour prêter ses traits à Cruella d’Enfer, Emma Stone devra se mesurer à deux grandes figures tutélaires : Glenn Close, qui l’a précédée dans le rôle dans le film des 101 Dalmatiens en 1996, et Angelina Jolie, qui a convaincu le monde avec son incarnation passionnante de l’autre grande méchante du répertoire. Le film n’a pas encore trouvé son réalisateur mais entend surfer sur le succès critique et commercial de Maléfique (2014), soit une origin story centrée sur la jeunesse du vilain personnage.

Un rôle qui permettrait à Stone, jeune étoile hollywoodienne qui n’en finit pas de monter, d’inscrire son nom au rayon princesses et méchantes belles-mères qu’expose fièrement le studio aux grandes oreilles. Contrairement aux apparences, s’aventurer chez Mickey n’a rien de gnangnan de l’autre côté de l’Atlantique. Lorsqu’elles n’apportent pas le feu des projecteurs aux jeunes actrices débutantes (comme Mia Wasikowska), les relectures Disney permettent aux superstars du grand écran de prouver leur polyvalence professionnelle ainsi que leur attachement aux valeurs familiales chéries de l’Amérique. Des qualités qui payent (presque) toujours dans une industrie gouvernée par le château de la princesse Aurore.