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La comédie d'horreur de Noël Krampus ne parvient pas à détrôner Katniss, mais ce n'est pas passé loin. (Source : Box-office Mojo)

Et de trois. Trois semaines que Hunger Games : La Révolte (Partie 2) squatte la première place du box-office américain. Ce week-end, le dernier volet des aventures de Katniss a raflé 18,6 millions de dollars, portant ses recettes américaines à 227,1 millions. On attendra la fin de l'année pour faire le bilan, mais on rappellera que sur la même période de temps, La Révolte (Partie 1) en était fin 2014 à 264,1 millions de dollars et c'était déjà le pire score de la franchise. Mais ce n'est pas très grave puisque c'est pour l'instant le sixième plus gros hit cinéma de l'année 2015 sur le sol américain, et le onzième à l'échelle mondiale (523,9 millions, juste en-dessous d'Ant-Man). La semaine prochaine, c'est Chris Hemsworth qui va tenter de détrôner Katniss avec Au cœur de l'océan, un film magnifique mais assez old school. Trop pour battre Hunger Games ? On verra. Ce qui est sûr, c'est que Star Wars : Le Réveil de la Force sort le 18 décembre aux Etats-Unis et que là, c'est sûr, Katniss va mordre la poussière.

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Or donc, venons-en au film qui a donné le titre de cet article (roulement de tambour) : Krampus. Sous ce nom barbare se cache un monstre issu du folklore des Alpes germanophones, noir et cornu, antithèse de Saint-Nicolas, chargé de punir les petits enfants pas sages à la période de Noël (merci, Sainte Wikipédia, lumière de l'écrivain). La version cinéma est une comédie d'horreur tout juste déconseillée aux moins de 13 ans, écrite et réalisée par Michael Dougherty (co-scénariste d'X-Men 2 et Superman Returns, et réalisateur du film à sketches d'Halloween Trick'r Treat en 2007), produite par Legendary Pictures et distribuée par Universal -tout comme le futur Warcraft : Le Commencement. Bref. Krampus se passe à Noël, et mélange une comédie familiale où des WASP s'engueulent au-dessus de la dinde aux marrons tandis qu'un monstre issu du folklore des Alpes germanophones, noir et cornu, antithèse de Saint-Nicolas, chargé de punir les petits enfants pas sages à la période de Noël (merci, Sainte Wikipédia, providence du journaliste), rôde dehors pour les boulotter. Le casting est sympa -Adam Scott, Toni Collette, David Koechner, Allison Tolman de Fargo saison 1- et les critiques sont bonnes. Résultat : 16 millions de dollars au démarrage, pas de quoi sauter au plafond mais tout juste de quoi rembourser son budget de 15 millions. C'est presque autant que Hunger Games 4 en troisième semaine. Blague à part, Krampus fait surtout mieux que Love the Coopers, la romcom rance de l'Avent sortie il y a trois semaines (démarrage : 8,3 millions), et que The Night Before, la comédie trash de Christmas destinée aux adultes avec Seth Rogen (démarrage : 9,8 millions). Jingle bells ! Et moralité : tant qu'à faire un film de Noël, rajoute un monstre, ça peut marcher.

Pour son deuxième week-end, Creed : L'Héritage de Rocky Balboa tient bon : 15,5 millions de dollars. Warner a décidé de rajouter 20 copies supplémentaires pour montrer sa foi en ce film qui a gagné en tout 65 millions de dollars (budget estimé : 35 millions). Et reste la meilleure chance du studio aux Oscars 2016 -surtout pour Sylvester Stallone qui signe là son meilleur score au box-office yankee depuis Expendables 2 en 2012. Le réalisateur Ryan Coogler, découvert à Sundance avec Fruitvale Station, est désormais favori pour shooter le film de super-héros Black Panther chez Marvel.

Par contre, pas très résistant, Le Voyage d'Arlo. C'est surprenant, mais le dernier Pixar dégringole en deuxième semaine avec une baisse de ses recettes de près de 60%. Le film a beau contenir des dinosaures et être estampillé Disney de Noël, il n'a rapporté pour l'instant que 75,9 millions aux Etats-Unis en dix jours. Vice Versa, le précédent Pixar, raflait 216,2 millions en dix jours ! A ce compte-là, on a des doutes sur la survie d'Arlo pendant les vacances de Noël -en sachant qu'un certain Episode 7 va siphonner toutes les entrées de la Galaxie à partir du 18 décembre.

007 Spectre nous gratifie sans doute de sa dernière présence dans le top 5 du box-office américain. 5,4 millions de dollars pour son cinquième week-end et c'est l'heure du bilan. Au rapport, James. 184,5 millions de dollars de recettes aux Etats-Unis et 792 millions en tout dans le monde. C'est le dixième plus gros hit de 2015 aux USA pour l'instant, tout juste devant Pitch Perfect 2 (183,7 millions) et derrière Mission : Impossible Rogue Nation (195 millions). Ethan Hunt est plus fort que 007 cette année. Pas si vite ! Sur la planète, 007 Spectre a gagné 792 millions et est le sixième plus gros succès ciné, battant les 682,3 millions de Mission : Impossible 5. Mais en tous cas, c'est clair : 007 Spectre n'atteindra pas le milliard en fin de carrière, pas comme le sommet de Skyfall qui terminait en 2012 sa carrière à 1,1 milliard -dont 304,3 millions aux Etats-Unis.

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Enfin, il faut signaler la sortie de Chi-Raq de Spike Lee en limited release, dans 305 salles seulement. Et les choses s'annoncent plutôt pas mal puisque Chi-Raq rafle 1,2 million, soit 4 099 dollars par salle, presque autant que Le Voyage d'Arlo dans ses 3 749 salles. Il s'agit de la première sortie cinéma pour Amazon et c'est le petit Roadside Attractions qui le distribue en se focalisant sur la région de Chicago. Le film est une réactualisation de la pièce Lysistrata d'Aristophane où une femme pousse ses copines à faire la grève du sexe pour arrêter la guerre entre Sparte et Athènes (merci, Sainte Wikipédia, logos du plumitif). Devant la caméra de Spike, Lysistrata est une Noire de Chicago (surnommée Chi-Raq, mot-valise formé à partir de Chicago et Irak) qui veut arrêter les morts par armes à feu par la grève du cul ("no peace, no piece", clame l'affiche). Très bien accueilli par la presse, le film est raconté par l'éternel Samuel L. Jackson tandis que Teyonah Parris (Mad Men) joue Lysistrata. Chi-Raq répond violemment à l'actualité américaine, la semaine d'un nouveau mass murder, et son succès annoncé rappelle celui de N.W.A. Straight Outta Compton cet été. Amazon a en tous cas évité l'erreur commise par Netflix avec Beasts of No Nation : sortir son film en simultané dans les salles et en VOD, ce qui a conduit de gros exploitants à refuser de diffuser le premier film de prestige de Netflix. Ainsi la carrière de Beasts fut condamnée en salles. Sagement, Amazon va respecter la chronologie des médias américaine (qui est traditionellement de 90 jours entre la sortie salles et la sortie VOD ou DVD) avec Chi-Raq. De son côté, Spike Lee peut être content, vu qu'il semble tenir là son premier succès depuis Inside Man en 2006. Mais pour confirmer ce succès, il faudra que le film tienne le coup à son passage en sortie nationale (wide release), donc sur tout le territoire américain. Plus facile à dire qu'à faire.

Sylvestre Picard (@sylvestrepicard)

Box-office américain du 4 au 6 décembre 2015 :
1) Hunger Games : La Révolte Partie 2
2) Krampus
3) Creed : L'Héritage de Rocky Balboa
4) Le Voyage d'Arlo
5) 007 Spectre