Guide du 26-12-18
Paramount Pictures France /Ad Vitam / Wild Bunch Distribution

Ce qu’il faut voir cette semaine.

L’ÉVENEMENT

BUMBLEBEE ★★☆☆☆
De Travis Knight

L’essentiel
Le style de Travis Knight tranche avec celui de Michael Bay. En bien comme en mal.

Depuis que Michael Bay s’est attaqué à la franchise Transformers, en 2007, chaque épisode se voulait plus spectaculaire que le précédent. Plus long et plus bruyant, aussi, le grand spectacle devenant le mot d’ordre de cette franchise qui peut être déclinée à souhait dans différents lieux et époques. Après cinq films qui ont connu chacun un gros succès au box-office, mais dont les derniers ont moins marqué les critiques, le réalisateur est passé producteur des futures déclinaisons de sa franchise inspirée de la gamme de jouets de Hasbro. Sans surprise, le très populaire Bumblebee est ainsi le premier à avoir droit à son spin-off.  
Élodie Bardinet

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PREMIÈRE A ADORÉ

MIRAÏ, MA PETITE SŒUR ★★★★☆
De Mamoru Hosoda

Une ritournelle pop, une ville vue du ciel, une série de photos de famille... En quelques secondes, Miraï, ma petite soeurplace le curseur de l’émotion dans le rouge, à l’instar de Là-haut : la comparaison entre le nouveau film de Mamoru Hosoda et le Pixar le plus émouvant n’est pas fortuite. Les deux films commencent comme des chroniques réalistes avant de s’embarquer dans les loopings d’une grande aventure animée. 
Sylvestre Picard

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PREMIÈRE A AIMÉ

L’HOMME FIDÈLE★★★☆☆
De Louis Garrel

Hier déjà, dans Les Deux Amis, Louis Garrel était Abel et portait le fardeau d’une amitié mise à mal par un trop-plein de lui-même. Clément (Vincent Macaigne) le lui reprochait sans ambages : « Tu ne me plais plus ! » Abel encaissait mais restait, conscient qu’au-delà de sa personne dont il ne peut se délester, il y a l’autre à préserver. C’est sûrement ça être fidèle. Abel est de retour. Toujours Garrel. Toujours fidèle. 
Thomas Baurez

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MIA ET LE LION BLANC ★★★☆☆
De Gilles de Maistre

Mia, 11 ans, grandit aux côtés d’un lionceau, jusqu’au jour où elle comprend, horrifiée, quel sort attend celui-ci si elle ne l’aide pas à fuir le soi-disant « refuge » tenu par son père. Scandalisés par le braconnage qui sévit en Afrique du Sud, Gilles de Maistre et sa femme Prune, venus du documentaire, ont eu envie d’écrire une fiction qui dénoncerait ces pratiques cruelles tout en montrant une enfant et un animal sauvage évoluant en duo. Une idée folle, qui a demandé trois ans de tournage, les conseils quotidiens du zoologue KevinRichardson, « l’homme qui murmurait à l’oreille des lions », permettant de donner vie à cette relation d’amitié exceptionnelle. La prévisibilité de l’intrigue et les petites approximations de l’interprétation sont vite pardonnées tant les scènes où Mia adolescente joue avec le félin adulte sont à couper le souffle.
Élodie Bardinet

MONSIEUR
★★★☆☆
De Rohena Gera

Traitant un sujet lourd (l’embourbement de la société indienne dans le système inégalitaire des castes), la première fiction de Rohena Gera cultive pourtant une approche aérienne et délicate. Le rapprochement entre le fils d’une riche famille de Bombay et la domestique – par ailleurs veuve – qui loge dans son luxueux appartement s’opère ainsi loin de tout manichéisme simplificateur. Car la cinéaste filme cette progressive transgression des interdits sociaux comme une partie de cache-cache entre deux cœurs blessés apprenant timidement à communiquer. Influencée par In the Mood for Love, la mise en scène joue sur l’effleurement des regards et met en valeur, comme chez Wong Kar-wai, les ombres et les espaces vides. Elle offre un écrin soyeux à cette fable sentimentale qui prend le parti d’adoucir la violence réelle de l’Inde pour lui préférer l’utopie politique.
Damien Leblanc

LA VIE COMME ELLE VIENT 
★★★☆☆
De Gustavo Pizzi

Au Brésil, une mère de quatre enfants doit faire face au départ de son fils aîné de 17 ans. Mais aussi, en vrac, aux déboires professionnels de son mari, à la détresse de sa soeur victime de violences conjugales, aux pannes de courant et fuites d’eau de la maison, dans laquelle tout semble s’effondrer en même temps. Ce mini-maëlstrom domestique s’agrège sous la forme d’une enfilade de scènes familiales joyeusement chaotiques, au bord de la rupture et de la crise de nerfs, dessinant le portrait d’une desperate housewife en véritable héroïne de l’ombre, question charge mentale. C’est filmé sans folie certes, à l’énergie, Gustavo Pizzi affichant un naturalisme traditionnel, caméra à l’épaule, mais cette sobriété s’accorde bien avec l’humilité du récit et du personnage, solidement campé par Karine Teles.
Frédéric Foubert

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PREMIÈRE A MOYENNEMENT AIMÉ

TROPPA GRAZIA★★☆☆☆
De Gianni Zanasi

Mère célibataire, tout juste séparée de son compagnon, Lucia est au bout du rouleau.Géomètre, elle accepte de mesurer un terrain pour un promoteur immobilier qui fait confiance à sa « bienveillance ». C’est sans compter avec la Vierge Marie qui apparaît à Lucia et lui ordonne de bâtir une église à l’endroit prévu. Drôle de pitch, drôle de film qui se fonde sur un argument fantaisiste dont on appréciera ou non la pertinence et dont découle une ambiance moins surnaturelle que comique et existentielle. Il fallait bien tout le talent de la subtile Alba Rohrwacher pour nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Elle y parvient sporadiquement mais nettement mieux que le réalisateur, qui n’a à proposer qu’une mise en scène frontale et illustrative en guise de mystère.
Christophe Narbonne

 

PREMIÈRE N’A PAS AIMÉ

UN VIOLENT DESIR DE BONHEUR *
De Clément Schneider

Pour son deuxième long métrage, Clément Schneider (Etudes pour un paysage amoureux) met en scène un jeune moine confronté en 1792 aux idées des troupes révolutionnaires venues réquisitionner le couvent où il vit... et tout particulièrement à leur quête épicurienne de plaisir à tout prix qui va métamorphoser son existence. S’embarquer comme ici dans un film d’époque autoproduit sans moyen est un défi délicat à relever. Car tout se joue alors sur le verbe. Or c’est précisément là que le bât blesse. Schneider lorgne du côté de l’épure d’un Bresson mais se noie dans de longs dialogues tantôt verbeux, tantôt abscons, tantôt poseurs – et le plus souvent les trois à la fois – que peinent à dire sans ânonner la quasi-totalité des comédiens devant sa caméra. A une exception notable : Quentin Dolmaire qui dans le rôle du jeune moine s’éveillant fait mieux que confirmer tous les espoirs placés en lui depuis Souvenirs de ma jeunessed’Arnaud Desplechin qui l’avait révélé.
Thierry Chèze

SECONDE CHANCE °

De Peter Segal

Self controlMax la menaceMatch retour… On savait certes que Peter Segal n’était pas exactement le prototype exact de l’as de la réalisation. Mais il se surpasse avec cette Seconde chance, feu d’artifice ininterrompu de bons sentiments dégoulinants. Soit l’histoire de Maya Vargas (Jennifer Lopez), quadra qui, née dans un univers trop modeste pour suivre les études auxquelles elle aspirait, s’est faite toute seule avant de réussir à décrocher un boulot de rêve dans un grand groupe de cosmétiques, après que le fils de sa meilleure amie ait trafiqué son CV à son issue. Sauf que cette ascension soudaine lui vaut de solides inimitiés qui vont percer à jour ses secrets. On ne vous spoilera pas les dits secrets. Mais disons qu’avec Seconde chance, Segal remporte haut la main la Palme des rebondissements les plus capillotractés de cette année ciné 2018 tout en déroulant un récit dont on peut sans grande difficulté deviner la fin dès les premières minutes. J- Lo aurait mérité de fêter autrement les 20 ans d’Hors d’atteinte ! 
Thierry Chèze

 

Et aussi
Au bout des doigts de Ludovic Bernard
Good de Patrick Mario Bernard
Unfriended Dark Webde Stephen Susco

 

Reprises
Fric-Frac de Maurice Lehmann
Kirikou et la sorcière de Michel Ocelot
Le Milliardaire de George Cukor
Retour à Howards End de James Ivory
Y a-t-il un pilote dans l’avion ? de Jim Abrahams