Les bonnes intentions ne suffisent pas pour faire mieux que le film original de Claude Berri sorti en 1977.Un film + deux remakes = une oeuvre inégalable et deux flops. On schématise, mais l'idée est là. Difficile de mettre sur un pied d'égalité Un moment d'égarement de Claude Berri et les deux versions suivantes de cette histoire, l'une américaine et l'autre française. Premier à tenter l'aventure, Stanley Donen sort en 1984 La Faute à Rio avec Michael Caine et Joseph Bologna qui succèdent ainsi à Jean-Pierre Marielle et Victor Lanoux tandis que Demi Moore et Michelle Johnson reprennent les personnages de Christine Dejoux et Agnès Soral.Un casting, rassemblant deux acteurs devenus des stars à Hollywood, qui n'a pourtant pas aidé le film à marquer les esprits, loin de là. La version hollywoodienne d'Un moment d'égarement n'arrive pas à la cheville de son illustre aînée érotique et réjouissante, disons-le clairement. On pouvait s'attendre pourtant à beaucoup mieux de la part de Stanley Donen, nommé 5 fois aux Directors Guild Awards, et connu pour avoir réalisé le célèbre Chantons sous la pluie. Pis encore, si ce film, qui marquait la fin de carrière hollywoodienne du cinéaste, a engrangé près de 3,5 millions de dollars lors de son premier week-end en salle, et plus de 18,5 millions de dollars au total aux Etats-Unis, il a atterri aux Razzie Awards avec la nomination de Johnson dans la catégorie pire nouvelle star. 21 ans après Stanley Donen, c'est Jean-François Richet qui a tenté de se frotter au film de Claude Berri. Avec Vincent Cassel, François Cluzet, Lola Le Lann et Alice Isaaz dans les rôles principaux et Thomas Langmann, fils de Claude Berri à la production, le réalisateur de Mesrine propose une version dépoussiérée d'Un moment d'égarement. Oubliées les lolitas tout juste sorties de l'enfance, place à des jeunes femmes bien plus sensuelles. Fini le séducteur qui se laisse tenter sans trop de difficultés, Vincent Cassel résiste aux charmes de l'adolescente après y avoir cédé une fois. Des changements qui font de ce Moment d'égarement nouvelle génération bien plus un vaudeville qu'une comédie sociologique sur le choc des générations et le désir féminin.Accompagné par une polémique entourant son affiche "jugée sexiste" par Frédérique Bel, Un moment d'égarement a pris la tête de la première séance parisienne à sa sortie avec 1 100 entrées dans 18 salles à 14 heures. Mais la machine a rapidement calé. Taclé par certains critiques - nos confrères de La Voix du Nord évoquait ainsi "une comédie d’été, pas très convaincante, où dialogues et situations ont été adaptés à l’époque des smartphones, des textos et de Facebook"- , le film a dépassé de peu les 715 000 spectateurs après quatre semaines d'exploitation. Pas la folie furieuse donc malgré une belle prestation de Vincent Cassel.L'histoire d'Un moment d'égarement de Claude Berri rediffusé ce lundi soir à 22h20 sur Arte :Deux amis et associés dans leur vie professionnelle, Pierre et Jacques, partent en vacance sur la Côte d'Azur accompagnés de leurs filles respectives. Au cours d'une fête, Françoise, la fille de Jacques, se jette dans les bras de Pierre. A la fois flatté et embarrassé, Pierre va tenter de mettre fin à cette idylle. Mais Françoise est amoureuse et elle avoue à son père qu'elle est la maîtresse d'un homme de quarante ans.La bande annonce du film :
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