Date de sortie 19 juin 2014
Durée 94 mn
Réalisé par Katell Quillévéré
Avec Sara Forestier , François Damiens , Adèle Haenel
Scénariste(s) Katell Quillévéré, Mariette Désert
Distributeur MARS DISTRIBUTION
Année de production 2013
Pays de production France
Genre Drame
Couleur Couleur

Synopsis

C'est l'histoire d'une famille et d'un amour à travers le parcours d'une jeune femme, Suzanne. D'abord les années d'enfance avec sa soeur Maria, années heureuses malgré l'absence de la mère, décédée prématurément. Nicolaï, leur père, mène tant bien que mal la barque. Maladroit et aimant, il se sacrifie peu à peu pour elles. Puis vient l'adolescence. Suzanne tombe enceinte, rencontre un garçon un peu voyou dont elle tombe éperdument amoureuse. Elle s'enfuit avec lui, abandonnant son enfant. S'ensuivront les année d'errances, la prison, l'attente, un accident. Un chemin difficile, parsemé d'embûches avant que cette famille puisse se reconstruire, avant que le père, la fille et le petit-fils se retrouvent...

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Critiques de Suzanne

  1. Première
    par Isabelle Danel

    « Parce que j’en avais envie. » Cette réponse de Suzanne à son paternel lui demandant pourquoi elle a décidé, à 17 ans, de garder l’enfant qu’elle attend d’on-ne-sait-qui s’applique à toute sa vie. Oui, Suzanne fait ce qui lui plaît, quitte à en payer le prix fort. La gifle (physique) qu’elle reçoit à ce moment-là est la première d’une longue série de baffes (morales). Ce deuxième long métrage de Katell Quillévéré s’intéresse comme le précédent, Un poison violent (2010), aux rugosités des jeunes filles. D’un naturalisme proche du documentaire (Minitel antédiluvien et pulls à bouloches), d’un romanesque qui ne néglige pas le surréalisme (apparitions de l’être aimé dans des endroits improbables), Suzanne est le récit triste et gai, sur vingt-cinq ans, d’un destin en zigzag. Avec des ellipses sidérantes qui mettent en lumière les moments-clés, les choix – bons ou mauvais – faits à chaque croisement. Dans cette famille, il y a toute la tendresse du monde mais chacun cherche sa place. Le père, veuf, tente d’être également une mère, et la petite soeur se doit d’être sage puisque son aînée ne l’est pas. Suzanne, elle, s’agrippe à l’amour comme une noyée à une branche. Sara Forestier et Adèle Haenel sont bouleversantes, elles passent de l’adolescence à l’âge adulte avec une évidence époustouflante. À quelques cheveux de perruque près, François Damiens est parfait. Le déterminisme social pèse son poids, imputable à l’absence du père et à un futur sans avenir. Pourtant, la force intérieure des héroïnes ordinaires que Katell Quillévéré met en scène est insolente. Une grande réalisatrice est née.