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Après la polémique Bac Nord, Cédric Jimenez l'avait affirmé : « un film reste une œuvre cinématographique et il ne peut pas devenir un objet politique ». Pas d'accord, mais bon, en voyant Novembre, les choses sont en fait très claires : le film a beau raconter la traque des terroristes du Bataclan dans les trois jours qui suivent les attentats de 2015, il n'y a décidément pas de place pour une quelconque démarche politique dans l'espace de cinéma de Jimenez. Paradoxal, quand on parle de films « true stories » parlant du combat de policiers contre les forces du mal ? Pas tellement. Novembre n’est effectivement conçu de son point de vue de réalisateur que comme un film d'action pure, fonctionnant sur l'enchaînement des évènements (vus uniquement du côté policier) le plus brut possible. Les attentats -complètement laissés hors champ- déclenchent donc une machine de guerre et de cinéma. Et le résultat se révèle d'une efficacité redoutable, comme un Zero Dark Thirty dépouillé de sa dimension tragique. La structure très rapide du montage et des décisions (les flics, ces pros à peine faillibles, ne sont montrés qu’à travers leurs actions et leur métier – parti pris judicieux ! - et sont justement joués par de vrais pros de notre ciné national) ne laisse pas souffler un seul instant jusqu’à l’explosion finale cathartique, et donc politique, quoi que le réalisateur en dise. Face au chaos du monde, Jimenez cherche peut-être à rétablir l’ordre et la morale.