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Tout n'a pas été parfait cette année à Westeros. Loin de là. Retour sur les ratés de la saison 6.

Très certainement, la saison 6 de Game of Thrones a été la meilleure depuis le début de la série. Plus puissante, plus rythmée, plus spectaculaire... On en a pris plein les yeux. Mais comme la perfection n'est pas de ce monde, ni de celui de George RR Martin, il faut aussi reconnaître que le show HBO a commis plusieurs impairs, au cours des 10 épisodes écoulés. Des personnages affreusement agaçants, des storylines très en-dessous de la moyenne ou des twists tristement prévisibles : voici notre Flop 10 de la saison 6.

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10. LE HIGH SPARROW

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Il y avait quelque chose d'original (étonnement dans l'air du temps) à inoculer du fanatisme religieux dans l'univers de Game of Thrones, au début de la saison 5. Introduit il y a un an, le personnage du High Sparrow avait tout du parfait illuminé, enragé et dangereux. Jonathan Pryce a d'ailleurs endossé la soutane avec maestria, jusqu'à forcer Cersei à se balader à poil, dans les rues de Kings Landing. L'apothéose de cette storyline, qui aurait dû se terminer dès le début de la saison 6. Car avec la "Marche de la Honte", il n'y avait plus qu'une seule fin possible pour les Sparrows, une fin sanglante. Elle a bien eu lieu, de la plus belle des façons, dans un final explosif à couper le souffle. Mais elle est arrivée avec plusieurs semaines de retard. Car pendant, une demi-douzaine d'épisodes, on a vu et revu le petit sourire en coin du Grand Septon. À la longue, son air arrogant est devenu de plus en plus fatiguant. Et surtout de moins en moins compréhensible : pourquoi les Lannister, habitués à se faire justice, n'ont pas écrasé la révolte religieuse, en assassinant immédiatement les Sparrows et leur Chef ?

9. LE RETOUR FADASSE DE BENJEN STARK

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Absent depuis le premier épisode de l'histoire de Game of Thrones, Benjen Stark a fait son come back, cette année, au cœur de la saison 6. Compte tenu de cette longue disparition, on pensait qu'on son retour allait offrir un magnifique coup de théâtre, une séquence épique ou poignante, ou au moins une grosse révélation de fou. Rien de tout ça. Benjen annonce juste qu'il a été capturé par les White Walkers, et qu'il a été à moitié transformé en mort-vivant. Alors après avoir tué quatre Spectres et déposé Bran au pied du Mur, il est reparti, tout seul, au fin fond du grand Nord. Deux scènes et 10 minutes à l'écran... On a envie de dire "tout ça pour ça" ! Espérons que Benjen reviendra vite dans la saison 7, pour se rattraper.

8. BRONN MAL EMPLOYÉ


On sait que l'acolyte des Lannister, grande gueule loyale et sympathique, est un personnage adoré par les fans. Du coup, impossible de passer une saison entière sans voir Bronn, même s'il n'a pas grand chose à y faire. Clairement, la production a cherché à caser le personnage à tout prix cette année, et ça n'a pas toujours très bien fonctionné. Le chevalier s'est retrouvé à balancer trois ou quatre répliques clichées, systématiquement ponctuées par un petit "Fuck". Bref, une caricature de Bronn.

7. DES BLAGUES DE CUL BIEN LOURDES


On n'était pas trop habitué à ça. Sans livre de George RR Martin pour leur tracer le chemin, les scénaristes de Game of Thrones ont pris quelques libertés, notamment avec le ton du show. La saison 6 a ainsi donné lieu à plusieurs séquences ou dialogues surréalistes, en mode "blagues de cul entre potes au bistrot". Pour le moins inutile. Tyrion, Bronn ou les Dothrakis en ont sorti quelques belles. Mais la palme revient à ce bandit de la Fraternité sans Bannière, qui met un doigt dans le fion de son camarade, et qui lance dans un gros rire gras : "À mon avis, ça sent la chatte !". La classe.

6. LE TRÈÈÈS LONG PÉRIPLE SAM ET GILLY


À la fin de la saison 5, le petit couple et leur bébé filaient à la Citadelle, pour que Sam devienne Mestre. Il leur aura fallu une saison entière pour accomplir cet interminable voyage. Un périple sans intérêt, qui a fait une halte médiocre dans la Maison Tarlly, pour un dîner raté et pour rencontrer le patriarche odieux auquel on s'attendait. Aucune surprise dans tout ça et des situations qui commencent à devenir franchement redondantes, pour le trio : "Pas de sauvageonne sous mon toit", on a déjà entendu ça, non ?

5. DORNE


Le pays de Dorne n'est pas toujours très bien traité, dans la série HBO. Mais dans la saison 6, on est quand même pas passé loin du foutage de gueule. Tout à coup, Ellaria Sand et ses filles ont tué le Prince, son fils, son garde du corps, et son devenues les maîtresses de la province. Et puis plus rien. Dorne a disparu de l'histoire pendant trois mois, avant de revenir curieusement dans le final. On a l'impression que tout arrive de nulle part avec cette histoire. "Plus aucun homme faible ne gouvernera Dorne désormais". Ok, si tu le dis.

4. LA RÉSURRECTION TROP PRÉVISIBLE DE JON SNOW


D'accord, on était content de voir le Lord Commander revenir, à la fin de l'épisode 2. Mais soyons honnêtes : on a aussi été déçu de voir que tout s'est déroulé exactement comme annoncé, des mois durant. Melisandre, la Prêtresse Rouge, a fait appel au Lord of Light. Et comme Beric Dondarrion dans la saison 3, Jon est revenu d'entre les morts. Voilà. Tout bêtement. Pas de petite surprise ou de rebondissement que personne n'avait vu venir. Le plus gros twist de ce début de saison 6 était écrit à l'avance, absolument partout, depuis l'été 2015. Forcément décevant.

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3. LES VOYAGES EN MODE TÉLÉPORTATION

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Il est aujourd'hui très difficile de déterminer une chronologie précise dans Game of Thrones, de savoir combien de semaines / mois se sont écoulés entre le premier et le dernier épisode. Et pour cause, suivant les personnages, on dirait que le temps ne défile pas à la même vitesse. Ainsi, Sam et Gilly ont mis toute la saison 6 pour aller de Castle Black à La Citadelle, quand Lord Varys a réussi à faire l'aller-retour entre Meereen et Dorne en quelques minutes et que Theon et Yara ont également foncé pour rejoindre la Mère des Dragons, en moins de deux épisodes. Et que dire d'Arya Stark ? Elle qui, les saisons passées, mettait des plombes à aller d'une ville à l'autre, quand elle était en balade avec Le Limier, a cette fois franchi la Narrow Sea en un claquement de doigt, pour passer de Braavos aux Jumeaux, entre l'épisode 8 et l'épisode 10... Difficile de comprendre la notion d'espace et de temps dans cette sixième saison, qui a franchement joué à téléporter ses personnages. "Les timelines des différentes intrigues ne correspondent pas nécessairement tout le temps", avoue d'ailleurs honnêtement le scénariste Bryan Cogman. "J'ai failli devenir chèvre, durant la saison 1, en essayant de tout faire coïncider. On a finalement réalisé assez vite qu'en faisant ça, on risquait de tuer les climax !" En gros, c'était trop dur de rester cohérent, alors on a arrêté d'essayer.

2. ARYA À BRAAVOS


Très probablement l'intrigue la plus barbante de toute la saison 6. Son initiation façon Jedi / Ninja, dans les rues de Braavos, a semblé aussi invraisemblable qu'exaspérante. On n'a jamais bien compris la position très floue de Jaqen par rapport à son élève. Ni même le concept de cet improbable Dieu Multiface. Tout ça pour finir avec une course-poursuite irréelle entre Arya et The Waif, au beau milieu de la ville. Une scène particulièrement mal réalisée, qui manque en plus de cohérence avec le reste de la série (Arya saute de trois étages alors qu’elle vient juste de se faire poignarder salement) et dans laquelle Waif se prend pour un T1000... Une belle plantade.

1. TYRION LANNISTER, RÉDUIT AU RÔLE DE COMIQUE DE SERVICE

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C'était le personnage majeur de Game of Thrones, durant les quatre premières saisons, le préféré des fans, le seul à avoir reçu un Emmy Award et même un Golden Globe (pour Peter Dinklage). Et puis Tyrion a quitté Kings Landing, sa famille, sa vicieuse politique et ses joutes verbales, pour aider Daenerys à Meereen. Déjà l'an passé, le petit Lannister avait perdu de sa superbe. Mais dans la saison 6, il a été carrément sous-utilisé, réduit à un rôle de comique de service, de bouffon même, que ce soit avec Varys dans les rues de Meereen, face à Ver Gris et Missandei, ou dans sa gestion de la crise avec les Maîtres de la Baie. Certes, on a souvent souri devant ses piquantes facéties. Mais Tyrion, ce n'est pas qu'un clown ironique. Ce n'est pas un banal sous fifre, qui s'efface devant la puissance de la Reine des Dragons. C'est un personnage complexe, malin, habile et passionnant. Malheureusement, cette année, Game of Thrones n'avait tout simplement rien à lui offrir. Dommage. Vivement l'année prochaine.