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Biographie

 Eric Besson est un des hommes politiques les plus controversés, depuis son passage à droite en 2007.  Présidentielles 2007 : "Qui connait Eric Besson ?"  La phrase est lâchée par Ségolène Royal, fin février 2007. Le 21 du même mois, ledit Eric Besson vient de claquer la porte du parti socialiste après une énième passe d'armes avec son secrétaire national François Hollande qu'il respecte pourtant. Celui qui était jusqu'alors chargé de l'économie et de la fiscalité n'en peut plus des valses hésitations de la direction, le programme de Royal n'est pas chiffré, la partie économique lui semble légère, rien ne va plus...  Qui connaît Eric Besson ? En quelques jours, tout le pays. Le député de la Drôme y va de sa plume pour produire un Qui connaît Ségolène Royal ? Il y explique que la candidate est incompétente voire dangereuse pour son pays et qu'il a peur pour ses enfants si elel devait être élue. Eric Besson a peur souvent, quelques semaines auparavant c'est L'inquiétante rupture de Nicolas Sarkozy qui le fait flipper, son texte devient le manuel de base de l'antisarko socialiste. Il y a même employé l'expression "neo-conservateur à passeport français" pour désigner le candidat UMP. Mots qu'il regrettera par écrit auprès de Nicolas Sarkozy.   Au soir du premier tour, Eric Besson n'est qu'un démissionnaire auteur d'un best-seller. Ce soir là, il franchit le Rubicond et soutient officiellement Nicolas Sarkozy. (Il avait déjà assuré ne pouvoir voter pour Ségolène Royal que si elle affrontaitJean-Marie Le Pen au second tour.) Devant 10 000 militants UMP il exprime son ralliement et pilote dans la foulée le pôle de gauche du candidat, via lequel Sarkozy tente (sans grand succès) d'ouvrir au maximum son assise et étouffer l'opposition. Eric Besson entre dans la famille UMP  Le 18 mai 2007, il prend le poste de secrétaire d'Etat chargé à la prospective et de l'évaluation des politiques publiques. En mars 2008, lors du remaniement du gouvernement de François Fillon, il ajoute l'Economie numérique à ses prérogatives.  C'est à l'occasion d'un jeu de chaises musicales que Besson prend une nouvelle ampleur autant politique que médiatique. Xavier Bertrand lâche le Ministère du Travail pour être secrétaire général de l'UMP à la place de Patrick Devedjian, Brice Hortefeux le remplace, ce qui laisse le rutilant poste de Ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité Nationale et du Développement solidaire (quel tintouin !) libre. Pour le fondateur du mouvement des Progressistes, c'est un effet d' aubaine à double tranchant. D'un côté, il a l'occasion de faire ses preuves auprès de Sarko. En s'occupant d'un des domaines les plus sensibles du quinquennat, il sera récompensé s'il a les épaules. De l'autre, il assume la charge la plus dénigrée du gouvernement, en poursuivant une politique de quotas d'expulsion de sans-papiers jugée indigne du pays des droits de l'homme pour beaucoup. Il est adoubé secrétaire national de l'UMP au nom de "l'ouverture". Et la nouvelle famille ? Elle jase. Axel Poniatowsky, un des ses nouveaux paires, juge que l'UMP n'a pas vocation à être un parti de "ramasse-assiette". "Lui donner un ministère, passe encore, mais de là à lui confier des responsabilités politiques à l'UMP, je trouve ça choquant" affirme François Goulard de son nouveau copain. Besson en regretterait même les bonnes vieilles querelles de Solferino ! Il faut dire qu'il doit agir à l'opposé de ses convictions affirmées il y a peu : "En supprimant ou en restreignant fortement les principaux dispositifs de régularisation, Nicolas Sarkozy se prive des outils permettant une régularisation au fil de l'eau et évitant ainsi les régularisations de masse. En d'autres termes, Nicolas Sarkozy fabrique des sans-papiers, lui qui prétend lutter contre l'immigration clandestine !" écrivait-il dans Qui connaît Madame Royal ? en 2007.  L'homme par qui le scandale arrive Eric Besson excelle dans le reniement de valeur qui va parfois jusqu'à renier la loi, mais consiste souvent à la modifier.  Son affirmation, le 8 avril 2009 : "le délit de solidarité n'existe pas, c'est un mythe", provoque un tollé chez les association de défense des sans-papiers. La Gisti va même publier sous l'intitulé "Délit de solidarité: Besson ment", "un inventaire des condamnations prononcées, depuis 1986, contre des personnes qui ont apporté une aide à des étrangers, la plupart du temps en les hébergeant". Réponse du berger à la bergère : "la crédibilité du Gisti en la matière est quasiment nulle". Une réponse à peu près équivalente au "c'est faux" martelé par Frédéric Lefebvre à chaque accusation contre lui, preuve que l'intégration de l'ancien socialiste à l'UMP se déroule plutôt bien.  En 2009, Eric Besson s'engage dans une réforme de l'aide aux étrangers, dont son prédécesseur, Brice Hortefeux, avait déjà eu l'idée. Il ouvre ainsi la mission d'information et d'aide juridictionnelle aux étrangers à d'autres associations que la Cimade. L'une d'elle, Collectif Respect, est inconnue des professionnels du milieu. Etrange, elle a été fondée par un ancien membre de l'UMP. La Cimade proteste et obtient que la décision soit cassée.  Toujours plus loin, le Ministre de l'Immigration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire prend au pied de la lettre ce décret du 31 mai 2007 disant qu'il « participe, en liaison avec les ministres intéressés, à la politique de la mémoire et à la promotion de la citoyenneté et des principes et valeurs de la République. » Et voilà, ça donne le débat sur l'identité nationale !Eric Besson est mandaté par Nicolas sarkozy par une lettre de mission, le 31 mars 2009. Nouveau gouvernement Lors de la formation du gouvernement François Fillon III, le 14 novembre 2010, le ministère d'Eric Besson disparaît. Il est nommé ministre auprès de la ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, chargé de l'Industrie, de l'Énergie et de l'Économie numérique.