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En bonne compagnie aux côtés d’œuvres signées Friedkin, Andrew Dominik et Soderbergh.

Mother !, le nouveau film de Darren Aronofsky, a écopé d’un F lors des sondages effectués par l’organisme CinemaScore, qui interroge les spectateurs à la sortie des multiplexes US. Une note infamante, la pire imaginable (sur une échelle allant de A à F), que seulement 12 films avaient obtenue avant lui. Voici la liste, assez fascinante, des films les plus mal-aimés par le public américain ces deux dernières décennies :

Paramount défend Mother ! et compare sa prise de risques à Netflix

Docteur T. et les femmes (Robert Altman, 2000)
Solaris (Steven Soderbergh, 2002)
Darkness (Jaume Balaguero, 2002)
Wolf Creek (Greg MacLean, 2005)
I Know Who Killed Me (Chris Sivertson, 2005)
The Wicker Man (Neil LaBute, 2006)
Bug (William Friedkin, 2006)
Disaster Movie (Friedberg et Seltzer, 2008)
The Box (Richard Kelly, 2009)
Silent House (Chris Kentis et Laura Lau, 2011)
Cogan – Killing Them Softly (Andrew Dominik, 2012)
Devil Inside (William Brent Bell, 2012)
Mother ! (Darren Aronofsky, 2017)

Soit un paquet de films d’horreur, un Altman terminal, une comédie débile avec Carmen Electra (Disaster Movie), l’un des films les plus moqués depuis l’invention d’Internet (The Wicker Man) et beaucoup, beaucoup de films de genre signés par de grands auteurs : de la science-fiction métaphysique à la Soderbergh (Solaris), un thriller psychologique de William Friedkin (Bug), un épisode de La Quatrième Dimension remixé par l’auteur de Donnie Darko (The Box), un sublime film noir d’Andrew Dominik avec Brad Pitt (Cogan – Killing Them Softly), et, donc, un film de maison hantée psychanalitico-dingo par le toujours très perché Aronofsky. Qu’on aime ou pas ces films-là (à Première, en tout cas, on adore Cogan), il faut avouer qu’ils forment une liste passionnante d’œuvres tordues, radicales, excessives, jusqu’au-boutistes, cinglées. Une sorte de best-of du cinéma US intello / weirdo. A l’heure où l’on se plaint de l’uniformisation hollywoodienne et où les propositions zarbi trouvent refuge chez Netflix et Amazon, les mauvais points attribués par CinemaScore rappellent que les ovnis existent encore. Et si le “F” de CinemaScore devenait bientôt un titre de gloire ?