Les Vivants

Comment hériter, plus de soixante-dix ans après, de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale ? Telle est la question qui hante une jeune Autrichienne lorsqu’elle découvre le passé SS de son grand-père et qu’elle sent peu à peu peser sur ses épaules la culpabilité familiale. Si l’esthétique paraît d’abord austère, le projet de la réalisatrice consiste justement à insuffler vie et mouvement à cette quête de vérité. En dressant le portrait d’une héroïne curieuse du monde qui l’entoure, le film choisit ainsi, avec tact et élégance, de regarder vers l’avenir.

Le film est tout à fait convaincant dans son propos sans jamais recourir à une didactique pesante. La réalisation est soignée. L’énergie, la tension des situations et le relâchement de ces tensions sont exprimés par des mouvements de caméra et des plans rapprochés des visages dans la ville et les lieux de mémoire. Les Vivants est donc un film important, tout en délicatesse.

La musique est bien choisie. La succession de rencontres et de découvertes mène à une révélation sidérante et dérangeante.

Cette recherche de compréhension se pose en moteur narratif du film. Déchirant par moments, souvent bouleversant, voilà un film passionnant, qui a l'intelligence d'affronter un passé sombre.

Le sujet est lourd et Barbara Albert, connue comme actrice et scénariste outre-Rhin, s'en empare avec ce qu'il faut de tact. Tout cela donne un scénario limpide, bien ordonné et toujours relié au présent. Parfois trop.

Il est triste de vouloir faire du cinéma et d’utiliser avec une telle bonne conscience des images aussi usées, et pourries de l’intérieur par la publicité. Tout le film, heureusement, n’est pas de cet acabit.

Le film s'étire sur presque deux heures : il est trop long pour ce qu'il parvient à dire, malgré la justesse de ce qu'il dit, le talent de l'actrice, et une jolie collection de beaux moments (notamment la visite à Auschwitz) qui auraient mérité une couture plus resserrée et plus franche.

Une étudiante berlinoise découvre le passé SS de son grand-père. Un film sensible et intelligent sur le travail de mémoire, interprété avec talent par la jeune comédienne Anna Fischer.

récit initiatique plein de justesse qui nous emmène dans l’intimité d’une jeune femme de 25 ans, en même temps que dans celle de l’Allemagne contemporaine.

La réalisatrice renoue les éléments épars - et parfois contradictoires - de son histoire, et livre un travail sur le regard, sur le passé, sur son intériorité et sur son histoire familiale.