V Wars
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La nouvelle série d'épouvante de Netflix est une pure série B, pas bien méchante, pas bien mordante, mais pas mal fichue.

Ian Somerhalder qui se perd dans un monde de suceurs de sang, on a déjà vu ça quelque part non ? On peut légitiment s'interroger sur ce choix de carrière assez douteux, qui risque fort de coller une étiquette à vie à l'acteur, 2 ans seulement après la fin de Vampire Diaries... Surtout que V Wars n'est pas vraiment une grande série, loin s'en faut. La nouvelle création fantastique de Netflix, arrivée en catimini sur nos écrans, sans grande campagne promo, tient globalement de la grosse série B. Une production à peu de frais, qui n'a clairement pas les moyens de ses ambitions, à savoir adapter au mieux un comics assez chouette, signé Jonathan Maberry.

V-Wars: Chronicles of the Vampire Wars (publié depuis 2012) est une variation plutôt originale sur le mythe du prédateur aux dents longues. Loin du Comte Dracula et de la Transylvanie, des immortels sexy de Twilight ou des lycéens torturés de Mystic Falls, on nous parle ici d'un terrifiant virus, enfermé dans la glace arctique depuis des siècles et libéré maladroitement par des chercheurs. L'agent pathogène est extrêmement contagieux et transforme en quelques heures certains humains aux prédispositions génétiques particulières. Ils deviennent des "Bloods", comprenez une nouvelle race plus forte, plus rapide, plus intelligente, qui se nourrit de sang pour survivre. Alors que ces "monstres", qui ont aussi conservé une part importante d'humanité en eux, se font de plus en plus nombreux, le gouvernement américain essaye d'endiguer le phénomène. Mais il est déjà trop tard : la "blood nation" est en train de se constituer et elle se retrouve en guerre contre l'humanité, comme le fut l'Homo Sapiens face à Néandertal il y a plusieurs millénaires...


Soyons clair, V Wars est le genre de série à réserver absolument aux fans du genre, à ceux qui ont dévoré Vampire Diaries jusqu'au bout de la saison 8 et qui ont encore du mal à se remettre du départ de Damon. Pas très bien écrite, cousue de fil blanc du début à la fin, affreusement dialoguée et faiblement incarnée, elle doit se ranger tout en bas de vos priorités. La "production value" au ras des pâquerettes n'aide pas à créer l'ambiance qu'il faudrait et à mettre en place un univers qui se veut très, très ambitieux. Parce qu'on parle quand même d'une guerre entre la race humaine et celle censée la supplanter ! Or, tout semble se jouer sur 10 hectares, entre la banlieue de New York et celle de Washington. Tout semble avoir été tourné en studio et dans la forêt d'à côté. Jamais vraiment, on ne ressent l'ampleur du drame qui se joue, la force des enjeux qu'on essaye de nous vendre.

Dommage, car sur le papier, V Wars est plutôt cool. L'histoire regorge de bonnes idées, et s'en sert à bon escient en mettant l'accent sur ce qui est fondamentalement le plus intéressant : comment pourraient coexister une race d'humains et une race de vampires ? Qu'est-ce qui définit le vivre ensemble ? Des thèmes distinctifs, qui réussissent à intriguer. D'autant que les épisodes, pas trop longs, sont rythmés, sanglants comme il faut et les effets horrifiques bien fichus. Alors dommage que V Wars n'ait pas réussi à dépasser le simple stade de la série B. On se dit qu'avec d'autres moyens, dans d'autres circonstances...

V Wars - saison 1 en 10 épisodes - sur Netflix depuis le 5 décembre 2019