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Retenez bien ce nom : Sung-hyun Byun. C’est peut-être la future star du cinéma coréen.

L’arrivée du jeune chien fou Hyun-su dans un quartier de haute sécurité, permet au vétéran Jae-ho de s’emparer du leadership dans la prison. Les deux hommes entament une relation filiale qui se poursuivra au dehors, sous les ordres d’un parrain ingrat. Mais sont-ils bien ce qu’ils prétendent ? Difficile de résumer Sans Pitié qui avance masqué, absolument pas de façon rectiligne. C’est un polar à l’image du cinéma coréen, souvent trop généreux : les deux heures qu’il dure sont un peu exagérées en raison d’un scénario qui multiplie les allers-retours entre présent et différents passés, à la manière d’un film de Tarantino –sans les chapitres, mais avec les indications de temps. On pardonnera aisément à Sung-hyun Byun qui fait par ailleurs preuve d’un sens aigu du cadrage et des raccords vertigineux avec toujours le souci d’en donner pour son argent au spectateur. Un précis d’esthétique, tarantinien donc, qui fait aussi des emprunts au cinéma hongkongais des années 90-00, bourré de testostérone, de violence graphique et de séquences déconstruites.

Plus qu’un simple film de gangsters
Outre ses qualités plastiques, et indépendamment de références un peu écrasantes (Pulp Fiction, Infernal affairs), Sans pitié se révèle étonnamment bouleversant. C’est finalement le portrait de deux damnés, poursuivis par la fatalité, qui trouvent dans leurs rapports amicaux, puis filiaux, des raisons de continuer. Cette dimension de tragédie grecque (étendu à deux autres personnages, le parrain et son neveu) prend progressivement le pas sur le côté film de gangster fun et décomplexé auquel Sans Pitié ne se réduit donc pas. Et c’est tant mieux.