De loin, Les Infidèles pouvait s’annoncer comme une comédie salace voire un peu beauf. Sauf que le projet de Dujardin et Lellouche est un film à sketch bien plus ambitieux et à la tonalité plus dramatique qu’il n’y paraît. Ils s’en expliquent dans un long entretien accordé à Premiere"Moi, ça me fait un peu peur", répond Gilles Lellouche du tac au tac quand on lui dit que les teasers des Infidèles jouent clairement la carte de la comédie. "Une partie des spectateurs, qui va venir voir Dujardin et Lellouche faire les cons, sera forcément contrariée par les quarante minutes de drame au milieu." La promo du film nous aurait-elle entraînés sur une fausse piste ? Ces teasers où Lellouche est pris en flagrant délit de tromperie par sa femme ? Ces affiches très crues où les deux stars du film se font faire une gâterie pendant qu’ils jurent à leurs femmes qu’ils passent sous un tunnel ? Il semblerait bien que oui.Un film (dé)culottéEn huit pages d’interview, les deux comédiens ont le temps de remettre les pendules à l’heure dans le numéro de février de Première. A propos de ces scènes plus sombres, Jean Dujardin se montre bien plus confiant que son collègue : " Le public s’adapte, j’en suis convaincu. Si on lui propose un truc différent, il y a même des chances que ça lui plaise. Je préfère qu’on provoque un débat, que des couples se déchirent en sortant de la salle au lieu d’aller se coucher paisiblement en ayant tout oublié le lendemain." Au-delà de la gaudriole, Les Infidèles traite le sujet en profondeur, sous presque tous les angles possibles. "Si le film était resté superficiel, il aurait été écoeurant ", résume Gilles Lellouche.Autre écueil qu'ont voulu éviter Lellouche et Dujardin et qui est souvent le lot de ce genre d’exercice : sombrer dans un enchainement de délires misogynes. "C’est le contraire de notre propos. Si on nous traite de misogynes, alors j’ai perdu mon cerveau", assure Lellouche. "En même temps, on décrit une réalité : un homme, ça peut être très con à 3 heures du matin, bourré. Il nous a suffi de grossir légèrement le trait", renchérit Jean. "On avait envie de montrer ce qui se passe quand la caméra s’arrête habituellement de tourner. Ça baise, ça parle, c’est cru... Mais pas vulgaire".Les spectateurs ne risquent-ils pas d’être déroutés par un film à sketchs plus profond et réfléchi que prévu ? "Regarde ce qui marche en ce moment sur internet ou à la télé : les pastilles comiques. J’ai l’impression que le public est prêt à voir un film à sketches", répond Jean. Sûr de lui, le duo assume les risques. Gilles Lellouche : "Je préfère aller dans le mur avec Les Infidèles que gagner des millions avec autre chose. Vous pouvez me citer !"Pour découvrir tous les détails sur le projet (Guillaume Canet et son "petit brushing", les performances étonnantes d'Alexandra Lamy ou Géraldine Nakache, l’abandon du sketch de Jan Kounen, le tournage à Las Vegas…), rendez-vous demain dans les kiosques !En attendant, voici la bande-annonce des Infidèles, qui sortira le 29 février au cinéma.