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Le Festival de Berlin se termine bientôt. Pourtant, le président continue de sortir son "Herzoguerie" quotidienne, les projections de films se déroulent à la pelle, le cinéma asiatique reprend du poil de la bête et les films se vendent tant bien que mal aux exploitants étranger. On fait le point.La phrase du jour `` Je n´ai vu que deux films en 2009. Ils etaient si mauvais que je préfère ne pas donner leurs titres´´Werner HerzogLe vide du jourCa y est, la neige a fondu, l´affluence aussi. Le Marché du film fermant ses portes demain soir, ses projections deviennent peau de chagrin. On est passé d'une cinquantaine hier à une quinzaine aujourd´hui, moins de dix étant prévues demain - la majorité de ses accrédités sont déjà repartis chez eux. Resultat, le festival se vide à vue d´oeil. Bonne nouvelle : il ne devrait plus y avoir trop de soucis pour accéder aux projections-presse jusque là engorgées. Mais elles risquent de se passer entre quatre yeux, ceux des derniers journalistes présents...Le come back du jourCes dernières annèes, tous les gros festivals furent d´accord pour constater que l´Asie, après une grande période de règne s´essouflait sérieusement. La Berlinale 2010 aura marqué le retour aux affaires du continent. Par un afflux dans les diverses sections – 4 films en competition, 5 au Panorama ou au Forum : tous relativement bien recus, notamment Caterpillar de Wakamatsu, Au revoir Taipei, jolie romance taiwannaise, Monga, fresque venue du meme pays sur des gangs et True Legend, le virtuose film de Yuen Woo Ping et ses epoustouflantes sequences en relief- mais aussi en termes de ventes au marché ou l´on s´est arraché les droits des films cités ci-dessus, ainsi que de 14 blades, un Wu Xia Pian pourtant moyen comme d´Once a gangster, film de gangsters hong-kongais. En attendant la salve cannoise - il semble quasi assuré qu´Outrage, le dernier Takeshi Kitano y soit présenté-, la Berlinale aura amorcé le retour en grace de la production asiatique.Le film du jourThe hunter. Deux jours après Der rauber, Rafi Pitts raconte lui aussi une histoire d´homme sortant de prison. Avec le meme minimalisme et les memes air de parabole sociale deguisée en thriller. Et une dose supplementaire de cafard : The hunter se passe en Iran. Au moment des emeutes qui ont suivi l´élection présidentielle. D´une terrible histoire de vengeance ordinaire, Pitts fait un portrait rugueux du Téhéran actuel. Etouffé sous une chappe de plomb, ou il faut parfois péter les siens pour respirer. Avant de se retouver asphyxié par l´etau du systeme en place. Comme Der rauber, The hunter ne fait pas de fioritures, va à l´essentiel dans des séquences sèches, précises. La part minérale du film en rebutera certains, dommage, ils ont loupé un épilogue qui fait froid dans le dos, entre cynisme et désarroi.Le panier du marchéOutcast. Le cinéma anglais persiste á vouloir briuiller les pistes du cinéma fantastique. Après des rigolades trash (Bienvenue au cottage) ou des chroniques de moeurs prolo sadiques (Eden lake), Outcast tente la passerelle entre serie B sur fond de sorcellerie et de loup-garou et visions des cités HLM facon Mike Leigh, accent à couper au couteau inclus. La greffe ne fonctionne pas complétement, la faute surtout à une trame previsible, mais le csating inattendu – Kate `` Red road´´ Dickie et James ´´Omaha beach`` Nesbitt- et une vision à froid installent un vrai climat, faisant du tout une curiosité presque convaincante.L'inquiétude du jourEt si les USA n´achetaient plus de films européens ? C´est la très sérieuse crainte émise par plusieurs producteurs et distributeurs réunis lors d´une table ronde. La plupart s´accordent autour d´un simple constat : il est de plus en plus difficile de signer des contrats en amonts avec de co-producteurs ou des distributeurs américains. Les chiffres du Marché du film cette année sont très éloquents : si le business semble avoir sérieusement repris au vu de nombre de transactions établies, 90% des films et projets présentés repartiront sans avoir trouvé de partenaires américains. Les panélistes présents lors de cette table ronde assurent que la tendance n´est pas prète de revenir en arriére. D'où une préconisation à double tranchant : pouvoir désormais produire des films qui devront séduire les publics des autres pays européens, voir en conquérir de nouveaux.Festival de Berlin : le compte-rendu : chapitre 2 Festival de Berlin, le compte-rendu : Chapitre 1 PHOTOS – Cinema for peace : Berlin accueille des films pour la paix VIDEOS – Berlinale : version restaurée de Metropolis, de Fritz Lang PHOTOS - Festival de Berlin : la 60ème édition commence aujourd'hui Berlinale 2010 : Le cinéma à l'honneur sur Arte pour la 60ème édition