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Le premier long métrage d’Andrés Muschietti se distingue des films de fantômes ordinaires par sa capacité à nous faire sursauter avec des effets déjà vus mille fois. Guillermo del Toro, qui en est le producteur exécutif, a prêté main-forte au réalisateur. D’abord, en les encourageant, lui et sa soeur, à développer le court métrage du même titre qu’ils avaient tourné en 2008. La structure du film n’a pas changé : l’esprit d’une mère dépossédée de ses enfants revient parmi les vivants. Il leur a ensuite suffi d’étoffer le personnage d’Annabel (joué avec l’ambiguïté nécessaire par Jessica Chastain) qui, en devenant malgré elle une maman de substitution, oppose au spectre une alternative bénéfique. Enfin, del Toro a sans doute apporté une touche de lyrisme tragique à la « mamá ». Comme tous les grands monstres réussis, elle est une âme en peine, complexe et touchante.
Toutes les critiques de Mama
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Rarement un film de fantôme n’aura réussi à associer aussi intensément la beauté macabre, l’angoisse et l’émotion.
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Voici une histoire de spectres comme on en a déjà vu beaucoup, à ceci près que celle-ci, produite par l’Espagnol Guillermo del Toro, et interprétée par Jessica Chastain, parvient à mêler des scènes d’effroi totalement glaçantes avec une certaine poésie burtonienne, à travers la triste histoire de cette mère fantôme désavouée.
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par Yann Lebecque
"Mama" est un film (...) à l'ambiance lourde, souvent inquiétant et sachant jouer des effets de peur et de surprise avec une réelle efficacité.
Un premier film produit avec la bénédiction de Guillermo De Toro. De bonnes idées gâchées par une approche convenue du genre.
Un film plutôt détonnant dans l’univers de plus en plus balisé du cinéma fantastique et d’épouvante. Mention particulière à cette fin qui ne laissera personne insensible.
Un film fort, à la fois poétique et terrifiant, qui, s'il n'est pas exempt de défauts, se hisse au sommet de la production horrifique contemporaine.
On est captivé par l’atmosphère lugubre de ce film indépendant terrifiant ainsi que par la sophistication et la sensibilité de sa mise en scène, qui transcende un scénario assez classique. Jessica Chastain y est méconnaissable et le cinéaste, qui aborde des sujets comme la peur de l’abandon, l’imprégnation de la figure maternelle et l’instinct de protection, garantit des sursauts en rafale.
Sur une trame classique, Andres Muschietti signe une fable horrifique.
Le neuvième film de Robert Redford souffre de quelques baisses de rythme, mais le propos est passionnant.
« Mama » est très habilement réalisé et Chastain embrasse son rôle pleinement.
C’est surprenant mais ce pastiche fonctionne.
La nouvelle production Guillermo del Toro, est un conte d'épouvante soigné, très loin des cyniques entreprises Saw ou Paranormal activity.
Un conte d’épouvante soigné, (…) c’est moins le décorum qui intéresse Andres Muschietti que renouer avec la grammaire de l’effroi des productions Val Lewton et "La Maison du diable" de Robert Wise.
Tout dans ce film horrifique contribue à renforcer le climat énigmatique de cette "Mama" mystérieuse et lyrique.
L'occasion de découvrir une oeuvre bicéphale où le pire côtoie le sublime.
le premier long d’Andrés Muschietti, produit par Guillermo del Toro, remplit le cahier des charges de l’honnête film d’angoisse.
Pour passer des trois minutes du court aux cent minutes du film, le réalisateur débutant s'efforce de ne pas trop laisser baisser la tension, malgré les bavardages explicatifs, les lieux communs du genre, les pieuvres numériques envahissantes.
Ce conte horrifique ne ménage pas les effets esthétique pour installer un climat angoissant (...) Mais l'ensemble ne se distingue pas des productions du genre.
L’action est divisée entre divers personnages et à divers endroits, ce qui entraîne une confusion, nous disperse et atténue le suspense.
Tant que cette présence reste hors champ, Mama est véritablement flippant. Hélas, dans sa seconde partie, en faisant connaissance avec la "chose", le soufflé retombe. L'expérience physique de la peur éprouvée pendant la première heure se transforme en inoffensive promenade dans un train fantôme, au gré d'une conclusion pataude, voire prévisible.
On peut tout deviner sauf la terrible, amère, épouvantable et transcendante fin.
Le décor fort est planté dès le début grâce aux visuels évocateurs et au passé louche et troublant, malheureusement le scénario n’arrive pas à maintenir ses forces et atouts tout au long du film.
La métaphore mère-enfant est représentée par un spectacle glaçant au pouvoir dévastateur.
Bonne nouvelle : le film s’appuie plus volontiers sur les ressorts de l’épouvante que de l’horreur. L’atmosphère inquiétante et les sursauts d’effroi, savamment distillés, font souvent mouche, même si le sujet n’innove en rien.
Une représentation sur l’amour d’une mère et à quel point ce dernier est vital tout comme il peut être suffocant.
L’ouverture du film est intrigante à souhait ; son dénouement, tout en poésie macabre, très beau. Entre les deux, le réalisateur meuble à l’aide d’un scénario et d’effets de peur archiconvenus, dignes de n’importe quel film d’horreur lambda. N’est pas Juan Antonio Bayona (« l’Orphelinat ») qui veut.
Dans 'Mama', tout le mérite d’Andy Muschietti réside dans sa capacité à ne jamais lâcher la tension et à réussir à faire sursauter dans des scènes attendues (voir l’apparition soudaine de Mama dans le placard). Mais si les effets spéciaux donnent à cette Mama, monstre désarticulé en mal d’amour, une présence terrifiante, le film n’a pas la puissance visuelle et métaphorique des œuvres de Guillermo del Toro.
Plus efficace que prévu.
Aux Etats-Unis, Mama a fait frissonner des centaines de milliers de spectateurs. Le film et ses deux petites filles (Isabelle Nelisse et Megan Charpentier) qui ont échappé à un sort aussi terrible que mystérieux est donc attendu, hélas, dans les deux sens du terme.
Auréolé du nom de la star du moment, à savoir Jessica Chastain, et produit sous le haut patronage de Guillermo Del Toro, Mama a de quoi attirer les curieux. Si le scénario convoque les habituelles petites filles aux cheveux sales qui parlent à des fantômes, on était en droit d’attendre une réalisation à la hauteur de L’Échine du Diable ou du Labyrinthe de Pan, tous deux mis en scène par Del Toro. La déception est malheureusement à la hauteur de l’attente.
En dépit d'un début excitant et de séquences efficaces, ce film fantastique multiplie les outrances formelles et emprunte des sentiers balisés. Exclusivement pour les spectateurs que n'indisposent pas les excès grand-guignolesques.
Rien de nouveau sous le soleil noir de ce premier film d'horreur espagnol, au scénario trop bourré d'incohérences et de répétitions pour tenir la route.
Un effort intéressant…malheureusement, au bout du compte, effort est le terme crucial.
Il y a un goût de mort et de pourri dans ce film et ce n’est pas seulement le fantôme de la mère qui nous laisse cette impression.