Titre original | Saul fia |
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Date de sortie | 10 mars 2016 |
Durée | 103 mn |
Réalisé par | Nemes László |
Avec | Röhrig Géza , Molnár Levente , Urs Rechn |
Scénariste(s) | Nemes László, Clara Royer |
Distributeur | AD VITAM |
Année de production | 2015 |
Pays de production | HONGRIE |
Genre | Drame |
D’après l’œuvre de | Clara Royer |
Couleur | Couleur |
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Critiques de Le fils de Saul
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Premier long de cet ancien assistant de Bela Tarr, Le Fils de Saul convoque donc Lanzmann, mais aussi et surtout la surpuissance des images de Requiem pour un massacre comme autre film tutélaire. Le sujet radioactif, l’atopie du décor (la forêt pleine de brumes), les flammes dantesques, le format carré qui nous emprisonne dans le film, le rapport à l’indicible et au hors-champ… Pourtant, là où le film de Klimov construisait patiemment, graduellement en trois heures insurpassables en termes de cinéma son horreur jusqu’à l’apocalypse finale, Le Fils de Saul s’épuise et patine après son ouverture dingue. Le reste du film devient trop procédural, et l’errance circulaire de Saul dans le dédale du camp finit par s’affaiblir en bout de course. Là où Thierry Frémaux promettait en sélection officielle un film qui allait choquer, provoquer les débats, Le Fils de Saul est en fait plus lisse que prévu à cause de son essence même de film-concept. En se focalisant sur la tête et les épaules de Saul (qui ne quitteront presque jamais le cadre), en mettant le hors-champ dans le flou, il se tire une balle dans le pied et provoque une curiosité pour ce qu'il refuse de montrer. De là à le voir comme la caution choc du cru 2015...
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Dès le premier plan, Le Fils de Saul attrape le spectateur pour ne plus le lâcher. Un plan séquence suit un visage, un corps (Saul), qui descend dans les entrailles de la terre et pénètre la machine génocidaire. Dès ce début tétanisant, László Nemes rompt avec l’imagerie qui a prévalu dans les fictions sur la Shoah. Le réalisateur et son équipe se sont soumis à des règles strictes de narration et de mise en scène. On reste rivés au "héros", on épouse le point de vue de ce juif hongrois contraint d’assister les nazis dans leur entreprise de massacre et on ne voit que ce qu’il voit – le reste étant rejeté hors champ ou flou. La solution finale est réduite à un vacarme infernal (une bande-son terrifiante où se mêlent les bruits de l’industrie meurtrière à une Babel des langues), un visage décharné, des flammes ou des cadavres qu’on aperçoit. Le Fils de Saul est un survival dans l’enfer labyrinthique des camps. Une plongée immersive. Pourtant, le film ne devient jamais l’expérience viscérale qu’il cherche à être. À cause de sa structure narrative trop simpliste, qui utilise la formule du conte (voire de la mythologie – Saul, c’est Antigone dans les camps), ou de ses artifices (le travail sur le son, la photo sublime, les maquillages et les décors). Reste un film impressionnant, mais pas le choc recherché.
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