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Dire qu’on attendait le nouveau Quentin Dupieux est un euphémisme. Avec Alain Chabat en tête d’affiche, son maître ès absurde, on allait voir ce qu’on allait voir. La frustration est donc à la hauteur de l’attente sans doute déformée par l’envie qu’il confirme les promesses de "Steak" et de "Wrong", précis de non-sens, entre "branchitude" et désinvolture, auquel il manquait une unité, une direction. Avec ses intrigues parallèles jamais raccord (un caméraman qui souhaite réaliser un film d’horreur ; une fillette obsédée par une cassette vidéo ; un présentateur hypocondriaque), "Réalité" prolonge cette espèce de gratuité caractérisant l’oeuvre du cinéaste, qui se refuse obstinément à la lisibilité et à l’interprétation. Si la révolution Dupieux n’a pas eu lieu, on continue néanmoins de sourire devant certaines situations dadaïstes dont il a le secret.
Toutes les critiques de Réalité
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Une comédie pleine de trouvailles et de mises en abyme savoureuses où, même si le réalisateur finit toujours par nous perdre dans les méandres de sa divagation, l’absurde côtoie le surréalisme avec un bon sens du non sens.
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Du cinéaste, c’est là de loin le film le plus accompli, le plus beau, depuis l’ahurissant "Steak". Son plus musical aussi, avec ses boucles et scansions d’une drôlerie aussi anxieuse qu’entêtante, que synthétise idéalement le thème de Philip Glass qui lui imprime sa cadence.
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Quentin Dupieux s’envoie toujours autant en l’air cinématographiquement parlant en se faisant plaisir sur des intrigues alambiquées et trouve avec "Réalité" son sujet le plus abouti et le plus abordable pour un public novice ou pas.
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Toutes les histoires du film sont parfaitement interconnectées, dans le but de nous faire nous interroger sur la véritable nature de la réalité (...), divertissement ludique, conceptuel et cinéphile, "Realité" est peut-être bien plus profond qu’il n’y paraît.
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Cntrairement à ce qui se passe dans le précédent film de Dupieux "Wrong Cops", le jeu du cinéaste avec les conventions narratives ne se rengorge pas de sa maîtrise, ne cherche pas un surplomb rendant tout le reste dérisoire, ne verrouille pas son petit univers d’excentricité.
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La mise en abyme, assez vertigineuse, a de quoi nous laisser bouche bée (...) Tout ici est surréel — le minutage des séquences, les angles choisis, la gueule des acteurs, les répliques anormales, le passage en boucle d'un morceau hypnotique de Philip Glass.
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Avec une vitesse inouïe, Quentin Dupieux orchestre ainsi son film tel un labyrinthe mental, ou une poupée gigogne, dont chaque scène se conclut par une relance narrative, et ainsi de suite, jusqu’à une résolution finalement anecdotique.
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Ramifiant inlassablement son scénario, Quentin Dupieux se lance sur les traces de Luis Buñuel et de son "Charme discret de la bourgeoisie" en enchâssant réalités (multiples et substituables : le singulier du titre était bel et bien malhonnête) et rêves jusqu’au vertige, et pour plus d’un spectateur sans doute jusqu’à la migraine.
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Dupieux nous embrouille avec virtuosité et un sens de la dérision intact. Ça rappelle légèrement Bunuel, mais en version potache.
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Un film fantasque, drôle, absurde, made in le magnifique bizarre Quentin Dupieux.
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Une œuvre étrange dont le côté joyeusement foutraque constitue à la fois le charme et la faiblesse. Un petit effort de construction n'aurait pas fait de mal à ce jeu de grand gamin qu'on aurait envie d'envoyer mettre un peu d'ordre dans sa tête et dans son film.
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Un film complètement loufoque à l’humour absurde. Même si le réalisateur Quentin Dupieux a fait quelques efforts pour tempérer son excentricité, n’y chercher toutefois aucune logique. "Réalité" ne s’adresse pas à tout le monde, il faut avoir envie de tenter une expérience un peu folle.
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Avec un humour délirant et une prédilection pour les décalages en tout genre, Quentin Dupieux signe une comédie en forme de poupées gigognes qui, sans atteindre les sommets de son modèle avoué ("Le Charme discret de la bourgeoisie", de Buñuel), divertit et surprend. Pas de quoi hurler de plaisir, mais assurément de quoi s’amuser.
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Dupieux y met toutes ses névroses d'homme et de cinéaste. Il se met à réfléchir. Le spectateur, lui, renonce à comprendre. On ne rit plus. On n'a pas vraiment peur. On se désintéresse tranquillement de ce qui se passe sur l'écran. Il est alors temps de revenir à la réalité.
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Décevant par convention dans son fond, froid dans sa forme, "Réalité" ranime néanmoins son spectateur grâce à ses dialogues délectables.
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Un conte original, qui opère une mise en abyme permanente entre réalité et fiction. Mais comme d’habitude, à mi-parcours, le récit, décousu, finit par tourner à vide, cédant à la facilité et recyclant les mêmes idées.
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On ne retirera pas à Quentin Dupieux la qualité de sa mise en scène, l’esthétisme de ses images, l’ambiance qu’il donne à son film, mais cela reste bien insuffisant pour retenir capter l’attention du public jusqu’au bout.
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Quentin Dupieux, qui signe cette galéjade en spirale, avait déjà raconté l'histoire d'un pneu serial killer. Rien de changé, il reste totalement déjanté.