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On pourrait faire toutes sortes de vilains jeux de mots avec The Invisible, un film au titre presque prémonitoire (c’était trop tentant). David Goyer, toujours meilleur scénariste (Batman Begins) que cinéaste (Blade Trinity) n’accomplit pas de miracles avec cette relecture thriller ado de Ghost.
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Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
- Pariscopepar Arno Gaillard
Des trouvailles scénaristiques, de beaux effets de montage et du suspense font de ce film une convaincante enquête au pays des ombres et de la mort, le tout dans une macabre course menée tambour battant et dans laquelle passent d’inquiétants et menaçants fantômes. Belle prestation de Justin Chatwin, qui fut il y a deux ans sous la direction de Steven Spielberg le fils de Tom Cruise dans «La guerre des mondes». Malédiction et résurrection pour cet été 2007.
- Fluctuat
On voudrait vous dire que, plutôt qu'être tenté par un des blockbusters de l'été, d'aller jeter un oeil sur Invisible. Que malgré ses faiblesses, il est parcouru d'une belle idée et d'une histoire d'amour au romantisme naïf mais sublime. Seulement il faut pouvoir passer par-dessus la médiocrité de David S. Goyer, et c'est assez difficile.
- Exprimez-vous sur le forum InvisibleLa réussite ou l'échec d'un film, ça tient qu'à nos affinités, voire notre volonté. Pourtant il arrive parfois que certaines oeuvres soient presque impossibles à sauver. Malgré toute notre détermination, trop de détails, souvent infimes, viennent trahir des promesses que le film n'arrive pas à tenir. Invisible de David S. Goyer (Blade 3, horrible) est de ceux là. Son potentiel n'est pas immense, mais il n'a pas besoin de l'être. Car ce qui le rend à la fois beau et nul, ce qui nous donne envie d'en faire l'éloge et en même temps rend cet éloge difficile, c'est que c'est un film très simple, littéral, avec une certaine grâce, mais où pratiquement rien ne fonctionne. Quelque part, parfois à un stade qu'on ne saurait toujours déterminer, quelque chose cloche, ne tient pas, s'éteint là où il devrait nous illuminer.Invisible, avec son titre aussi évident que transparent, traite donc de l'invisibilité mais pas comme un pouvoir. L'histoire est simple, connue, assez proche de Ghost mais avec des teenagers. Elle raconte comment Nick (Justin Chatwin), lycéen brillant, poète talentueux, élevé seul par sa mère, se retrouve embarqué par un ami dans une embrouille avec la rebelle du lycée (Margarita Levieva). Le genre de fille sapée en noir, bonnet ou capuche en permanence sur la tête, qui fait toujours la gueule, raquette les autres élèves, trempe dans des mauvais coups, sort avec un ancien taulard, et dont le père, ex-flic, ne se prive pas pour la battre. Son seul rayon de soleil étant bien entendu son jeune frère. La fille tue Nick par accident. Mais alors qu'il est laissé pour mort, il revient. Sauf que personne ne le voit, il est un fantôme errant entre la vie et la mort. Il doit alors tout faire pour que son corps soit retrouvé afin d'être sauvé. Mais comment attirer l'attention des autres lorsqu'on est invisible ?Le charme du film tient à sa tonalité adolescente complètement assumée ainsi qu'au fait que peu intéressé par la dimension fantastique, David Goyer fait bifurquer le récit vers un mélodrame purement romantique, une grande histoire d'amour impossible. Une sorte de Ghost donc, sauf qu'ici aucun passé ne précède à la coexistence des êtres dans un espace où ils restent séparés. Au contraire, on assiste à leur rencontre invraisemblable, irrationnel. Lui la suit, l'observe, tente d'attirer son attention, et du coup apprend des détails sur sa vie, sa famille, sa fragilité qu'elle contient par cette apparence un peu caricaturale de fille dure et violente. Beaucoup de clichés donc, pas mal de facilités également, mais finalement l'idée et la simplicité l'emportent sur les faits. De son côté, elle prend lentement conscience de son acte, tente de le sauver et de le retrouver sans se faire capturer. Elle aussi va à sa rencontre en son absence.Ce qu'il y a de beau dans Invisible, de très tragique, c'est cette impuissance (à lui) et cette séparation, ces deux corps qui ne peuvent se toucher mais dont les âmes vont se croiser alors que leur rencontre n'est qu'un accident, la cause d'un mensonge. C'est cette idée, sentimentale et naïve mais parfaitement métaphysique, d'un amour naissant par-delà la raison, ou encore d'un amour pratiquement chrétien où lui pardonne et elle se sacrifie. Mais l'ennui, c'est la lenteur terrible de la narration, le manque d'idée visuelle pour exploiter l'invisibilité, la difficulté de Goyer à rendre la fille attachante malgré les archétypes, la relative fadeur de Justin Chatwin. Le problème surtout c'est que Goyer, scénariste à l'origine, s'intéresse davantage à l'histoire sur le papier qu'en image, et quand il s'agit de filmer il n'y a souvent plus personne. Invisible a un fabuleux potentiel de comics ou de roman, de film aussi, mais moins dans l'état, pas avec Goyer qui malgré une candeur en adéquation avec son projet, n'arrive pas à filmer la simplicité de son sujet avec l'élégance et la mesure qu'il mérite. Il s'en sort in extremis par un final assez éblouissant, très romantique, très pur, mais qui malheureusement ne supplante pas nos regrets. Invisible
De David S. Goyer
Avec Justin Chatwin, Margarita Levieva, Marcia Gay Harden
Sortie en salles le 18 juillet 2007
Illus. © Buena Vista International
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- Lire l'actu ciné sur le blog cinémaParis Matchpar Christine HaasSi David S. Goyer a fait ses preuves en tant que scénariste, ses qualités de réalisateur sont moins évidentes à travers ce remake d'un film suédois peu connu. Imaginez un thriller surnaturel comme Sixième Sens, mais sans le moindre suspense. Projetez-vous dans une histoire d'amour façon Ghost mais sans la moindre émotion (...). Et vous aurez un mélo métaphysique doublé d'un véritable purgatoire cinématographique.