-
Désireux de renouveler son dispositif narratif après ses deux premiers longs métrages Les Garçons sauvages et After Blue (Paradis sale), Bertrand Mandico raconte le parcours mythologique d’une héroïne à travers six âges de sa vie, qui s’apparentent à six propositions différentes de cinéma fantastique. Multipliant les actrices et féminisant la figure du barbare Conan, le réalisateur adopte une forme visuelle changeante pour faire du passage du temps une maléfique force de destruction des idéaux de jeunesse. S’il maîtrise toujours à merveille sa mise en scène et ses images uniques, Mandico peine à captiver durablement avec son fil thématique (ici un portrait métaphorique du capitalisme vorace) et ne recrée pas l’envoûtement des Garçons sauvages, comme si son armure de cinéaste refusait encore de se briser entièrement.