Première
par Thomas Baurez
L’arbre jadis debout est désormais couché. Cet arbre, Wim Wenders le filmait il y a quarante ans sur le bord d’une autoroute qui le menait au Festival de Cannes. Il l’avait placé en préambule de son documentaire, Chambre 666, qui s’interrogeait sur l’avenir du cinéma. Godard, Spielberg, Antonioni… s’étaient placés, seuls, devant l’objectif pour tenter d’y répondre. 1982 – 2022, Lubna Playoust reprend le flambeau avec Chambre 999. L’arbre en préambule a donc été déracinée, métaphorisant un déclin. Wim Wenders est le premier à passer à confesse, abattu comme le tronc, (de mémoire) : « le numérique a remplacé le celluloïd et détruit une partie de l’âme de cet art… » Suivent Diwan, Cronenberg, Assayas, ou encore… Serebrennikov. Le russe, muet, se déshabille et gesticule comme une marionnette au milieu de la suite. L’avenir du cinéma appartient à celles et ceux qui ne se posent pas la question.