La série télévisée à succès Kojak a popularisé la large carrure, la calvitie savamment entretenue et le goût de Telly Savalas pour les sucettes acidulées. Il surveillait d'ailleurs de près l'écriture de cette série qui mettait en scène la communauté gréco-américaine dans laquelle il avait vu le jour. Cette immense popularité a quelque peu occulté les prestations cinématographiques de Telly Savalas. Avant qu'il ne se perde dans quelques bandes horrifiques italiennes ou espagnoles (Panique dans le Transsibérien, Pánico en el Transiberiano, Eugenio Martín, 1972), il avait été un bon second couteau menaçant et ricanant dans les Douze Salopards (R. Aldrich, 1967) et surtout dans les Chasseurs de scalps (S. Pollack, 1968), allant même jusqu'à donner un sérieux fil à retordre à James Bond (Au service secret de sa majesté, Peter Hunt, 1969). Il avait débuté, chevelu, en 1961, et on le vit ainsi dans quelques films marquants comme les Nerfs à vif (J. Lee Thompson, 1962) ou le Prisonnier d'Alcatraz (J. Frankenheimer, id.). Il resta relativement actif jusqu'en 1988, même si ce fut souvent dans des films qui ne méritaient pas sa présence.