Tout en ayant diverses activités poétiques, littéraires ou théâtrales (il crée en 1967 sa troupe du Tenjo Sajiki, en hommage aux Enfants du paradis), Shuji Terayama devient scénariste, notamment pour quatre des premiers films de Shinoda à la Shochiku. Il tourne son premier court métrage dès 1960 ( Chattologie Nekogaku) et travaille aussitôt avec Toshio Matsumoto pour le commentaire des Mères (Hahatachi, 1967) et Susumu Hani (scénario de Premier Amour, version infernale, 1968). Son activité cinématographique se développe essentiellement dans le domaine du film expérimental dans de nombreux courts métrages, auxquels participent éventuellement les spectateurs : l'Empereur Tomato-Ketchup (Tomato Ketchup kotei) et son complément, Jankenpon (1970), Chôfukuki (16 + ou 1), Rolla (1974), Hosotan , Meikyukan et Jugement (Shimpan, 1975), les Chants de Maldoror (Marudororu no uta), Une gomme à crayon (Keshigomu, 1977). Mais Terayama est mieux connu en Occident par ses quelques longs métrages, empreints de notations autobiographiques transcendées dans un langage visuel stylisé et surréalisant : Jetons les livres et sortons dans les rues (Sho o suteyo machi e deyo, 1971), Cache-cache pastoral (Den'en ni shisu, 1974), le Boxeur (Boxer, 1978), ou encore le sketch de Collections privées (1979). Une tentative de coproduction française, les Fruits de la passion (1981, avec Klaus Kinski), s'est soldée par un demi-échec, même si l'on y retrouve les obsessions imaginaires de l'auteur. Son dernier film, Adieu l'arche (Saraba Hakobune, 1983), est présenté à Cannes en 1985.