Cette nouvelle série policière britannique, écrite par un ancien de la maison, est d'une noirceur et d'un réalisme saisissants.
Il est un peu le pendant d'Olivier Marchal outre-Manche : Tony Schumacher est un ex-flic qui a roulé sa bosse pendant des années dans les rues de Liverpool, avant de craquer et de rendre son badge. Et quand on voit la série qu'il a écrite, inspirée par ses années de patrouille, seul, à répondre aux appels d'urgence à longueur de nuits, on comprend pourquoi.
The Responder, dévoilée en avant-première française a Séries Mania, est une série sombre, glauque, qui assume une forme de résignation permanente, mais qui nous plonge avec un réalisme saisissant dans la vérité du métier. Tony Schumacher a mis beaucoup de ses propres expériences pour raconter son ancienne vie de flic de terrain et cela donne un polar nocturne haletant, parsemé de personnages improbables (des criminels inquiétants aux voisins lourdingues en passant par les camés du quotidien tous droits sortis de Trainspotting) et boosté par une forme d'humour noir bien sentie.
Les galères du patrouilleur Chris Carson, en proie autant à la délinquance qu'à ses propres démons, sont empreintes d'une forme d'usure qui confine au désespoir, voire à la renonciation complète. Autour d'une intrigue centrale habilement tissée, Martin Freeman lui confère une puissante humanité, rare dans les séries policières. L'ancien Hobbit est méconnaissable, rugueux, bourru, à l'âme abîmée, avec un accent de la Mersey à couper au couteau, naviguant dans la nuit avec une aisance bluffante. Le genre de performance qui rappelle la brillante incarnation de Mare of Easttown par Kate Winslet.
The Responder sera diffusée en France prochainement sur Canal +.
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