Découvrez le spot de Martin Scorsese pour Chanel et celui de Frank Miller pour Gucci, qui sont tombés sur la toile à quelques jours d'intervalle.
La plupart des réalisateurs de long-métrages réalisent aussi des spots publicitaires. Soit ils sont passés par là pour se faire connaître, comme c'est par exemple le cas de Michel Gondry qui s'est fait remarquer par ses pubs et ses clips, soit parce que cela permet à des réalisateurs confirmé de se diversifier, ou se faire un peu (beaucoup) d'argent.
Les marques qui font appel à des réalisateurs très connus le font non seulement pour leur image, car c'est tout de même valorisant de dire à un déjeuner d'affaire "tiens, c'est Marty qui a fait notre dernière pub", mais aussi car elles veulent garder la pâte du réalisateur.
On le constate très bien dans les deux dernières publicités en date dont les marques représentées ont utilisé cette stratégie. Difficile de passer à côté du style du dessinateur Frank Miller dans la pub pour le parfum Guilty de Gucci. On reconnait très bien les cheveux couleur or, la ville futuriste, le jeu avec les bijoux. Cette publicité pourrait tout aussi bien être le trailer du prochain Sin City. Par ailleurs, le casting est lui aussi prestigieux : il regroupe Evan Rachel Wood (The Westler) et Chris Evans (le futur Captain America).
Pour ce qui est de la publicité pour le lancement du nouveau parfum masculin Bleu de Chanel, on retrouve aussi beaucoup du style de Scorsese, même si, du premier coup d'oeil, la référence est moins évidente. D'une part les décors : on a le droit a un pont de métro, probablement de New York, emblématique de tous les films de mafieux. Puis dans le montage, avec une alternance de passages assez clippés avec des rythmes plus lents. Enfin, Scorcese en profite pour faire un clin d'œil à ses copains les Rolling Stones, à qui il avait offert le docu Shine a light, en utilisant leur morceau She said yeah en BO.
Si l'on a l'habitude de voir des scènes assez provocantes dans les campagnes de Gucci, le choix de Chanel est assez étonnant. Certes, la pub ne choque pas, mais elle est assez rythmée et dans un style très différent de ce que la marque a l'habitude de présenter. On se souvient par exemple de la publicité réalisée par Jean-Pierre Jeunet, avec Audrey Tautou, pour Chanel N°5. Un spot beaucoup plus sage, et qui rappelait tout de suite la patte du réalisateur d'Amélie Poulain.
On suppose donc que le choix du réalisateur va dans le sens de la volonté de Chanel de se renouveler : la publicité se finissant par "Je ne serais pas la personne à laquelle vous vous attendez".
Frank Miller vs. Martin Scorsese, Gucci vs. Chanel : vous préférez quelle vidéo ?
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