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Biographie

Derrière Nicolas Sarkozy, il y a beaucoup de monde. Mais un de ses plus fidèles lieutenants est sans aucun doute Brice Hortefeux. Innamovible membre du gouvernement Fillon qui est en est déjà à son troisième maroquin depuis l'élection de son gourou la présidence de la République.   Les deux frères Témoin de son premier mariage, Brice Hortefeux est aussi le parrain du fils de Nicolas Sarkozy. Tous deux viennent de Neuilly-sur-Seine. Tous deux ont suivi des études de droit et ont intégré Sciences-Po. Mais les parents du jeune Brice étant auvergnats, quand Nicolas Sarkozy choisit les Hauts-de-Seine comme fief, le grand blond doit se contenter d'une carrière dans le Puy de Dôme. Mais de tels "amis de 30 ans" ne s'oublient pas aussi facilement. Entre deux postes locaux, qu'il soit préfet ou conseiller régional, Brice Hortefeux devient chef du cabinet de Nicolas Sarkozy entre 1993 et 1995, quand celui-ci est ministre du budget. En 2002, lorsque l'actuel chef de l'UMP abandonne son poste de député européen, qui le remplace ? Brice Hortefeux.Rien d'étonnant, donc, à ce que Brice Hortefeux devienne le n°2 du ministère de l'intérieur et de l'UMP. Mais les choses se gatent après l'élection de Nicolas Sarkozy le 06 mai 2007. En pleine présidentialisation du régime, Sarkozy regroupe une garde rapprochée à l'Elysée, dirigée par Claude Guéant, éminence grise du candidat dont on dit qu'il supplante le premier ministre François Fillon et tient le gouvernement sous le boisseau. Certes Hortefeux est nommé Ministre de l'intégration du Co-développement de la coopération de l'immigration et de l'identité nationale du gouvernement Fillon le 18 mai. Mais il donne l'impression d'être moins dans les petits papiers du président malgré sa fidélité.  Le fameux test ADN  En septembre 2007, son projet de loi pour durcir les conditions du regroupement familial des étrangers est adopté en première lecture à l'Assemblée nationale où le député Thierry Mariani propose d'ajouter un amendement exprimant la possibilité pour les ressortissants étrangers qui souhaitent faire entrer leur famille sur le territoire de subir un test ADN pour prouver leur filiation. Après une longue polémique et un refus du Sénat de valider le texte, la loi est adoptée avec un amendement "allégé" qui stipule l'aspect volontaire du test, sa prise en charge économique par l'Etat et le suivi de la procédure par un juge. Le test est effectué sur la mère et non le père.Lors du remaniement ministériel du 15 janvier 2009, Brice Hortefeux prend les commandes d'un poste taillé à sa mesure: du Travail,  des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville. Neuf jours plus tard, il est élu vice-président de l'UMP. Sauf que sa nouvelle tâche s'avère trop lourde. Licenciements massifs chez Renault ou PSA, manifestations nationales pour le pouvoir d'achat, Brice doit affronter une situation compliquée et ne brille pas dans la conciliation. Son passage au Travail ne durera que quelques mois.Juin 2009. Nouveau remaniement et nouveau maroquin pour Hortefeux qui hérite de l'Intérieur, un ministère qui correspond plus à l'image d'exécutant froid qu'il s'est forgé à l'immigration, où il avait parfaitement tenu les objectifs d'expulsion fixé par l'Elysée. Premier flic de France comme Sarko avant lui. La boucle est bouclée. Dérapage raciste à l'université d'été de l'UMP et disgrâce En septembre 2009, BH est toutefois rattrapé par la polémique. Une vidéo diffusée par le site du Monde montre le ministre en flagrant délit de dérapage lors des universités de l'UMP. En présence d'un militant d'origine maghrébine (mais qui "boit de la bière et mange du cochon"), Brice se lâche : "Il ne correspond pas au prototype, alors. Il en faut toujours un. Quand il y en a un ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes". Alors que le web s'enflamme, Hortefeux nous ressort un vieil argument déjà utilisé lors d'une précédente sortie douteuse au sujet de Fadela Amara. Non, Brice n'évoquait pas l'origine maghrébine du jeune homme, mais le fait qu'il était, comme lui, auvergnat. Imparable. Pendant l'été 2010, il soutient Nicolas Sarkozy, après son discours très controversé, dit de Grenoble, et participe à la politique d'éloignemet des Roms.Lors de la formation du gouvernement Fillon III, le 14 novembre 2010, Brice Hortefeux est reconduit dans ses fonctions, auxquelles s'ajoutele portefeuille de l'Immigration (le ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire disparaissant). Le succès est de courte durée : le 27 février 2011, sur l'invitation de Nicolas Sarkozy, il quitte son poste, pour devenir conseiller politique à l'Elisée. Il est remplacé par Claude Guéant.  Point fort : une fidélité à toute épreuve à Nicolas Sarkozy Point faible : Peu de notoriété publique Surnom : porte-flingue de Sarkozy Parcours politique 1986-1993 : Administrateur territorial 1991-2001 : Secrétaire départemental de la fédération RPR du Puy de Dôme 1992-2004 : Conseiller régional d'Auvergne 1993-1995 : Chef de cabinet de Nicolas Sarkozy, ministre du budget 1995-1998 : Préfet chargé d'une mission de service public relevant du gouvernement. 1998-1999 : Chargé de mission au cabinet du Président du Sénat 1998-2002 : Membre du comité politique du RPR 2002-2004 : Membre du Bureau politique de l'UMP. Proche conseiller de Nicolas Sarkozy au ministère de l'intérieur 2002-2005 : Député européen 2004 : Secrétaire général délégué de l'UMP 2005-2007 : Ministre délégué aux collectivités territoriales auprès du Ministère de l'intérieur.2007 : Ministre de l'immigration, de l'intégration et de l'identité nationale