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A un mois de la sortie de The Butler, Lee Daniels (Precious) va sans doute devoir changer le titre de son long métrage sur Cecil Gaines, majordome à la Maison-Blanche pendant plus de 34 ans et incarné par Forest Whitaker à l’écran. Le film au casting quatre étoiles (John Cusack, Robin Williams, Jane Fonda…) est au cœur d’un procès engagé par Warner Bros, révèle Variety. La cause de la bataille ? Un court métrage muet de 1916 de la Warner portant le même nom que le film de Lee Daniels.Peut-on vraiment confondre les deux Butler ? Pour le bureau de la MPAA (la Motion Picture Association of America), le but est simple, il s’agit d’« éviter la confusion publique entre différents films du même nom ». L’excuse de la confusion publique entre deux films au nom similaire est assez banale dans l’industrie du cinéma. Nombre de studios producteurs de mockbusters et autres parodies profitent du succès médiatique d’un film pour sortir un nanar au titre ambigu. On se rappelle encore du procès intenté (et gagné) par la Warner au studio Asylum en raison du titre de son film : Age of the Hobbits, qui s’appelle aujourd’hui Clash of the Empires.Une raison non valable dans le cas de The Butler pour David Boies, un des ténors du barreau américain engagé par la Weinstein : « L’idée selon laquelle il pourrait y avoir une confusion entre un film de 2013 et un court métrage de 1916 qui n’a jamais été diffusé en salle, à la télévision ou en DVD, n’a aucun sens » souligne l’avocat qui dénonce une stratégie de concurrence selon le Hollywood Reporter.Comme l’avocat, David Glasser, président de la Weinstein, dénonce le verdict : « Le titre ‘The Butler’ est enregistré pour le film de Lee Daniels auprès de la MPAA. Il y a également le titre ‘The White House Butler’ d’enregistré. Mais ce qui est insensé c’est qu’on nous dise seulement maintenant  qu’on ne peut plus utiliser le mot ‘The Butler’.» En effet, aux Etats-Unis, le biopic sortira le 16 août. Cela laisserait peu de temps à l’équipe pour repenser leur campagne marketing si la MPAA donnait raison à la Warner.La réponse du réalisateurLe dernier à réagir est Lee Daniels, qui a adressé une lettre ouverte(à lire en anglais ici) au patron de la Warner Bros, Kevin Tsujihara. Se détachant de la polémique autour du titre, il met en avant l’ampleur de son projet, explique pourquoi celui-ci lui tient tant à cœur et pourquoi il est important qu’il sorte dans les dates prévues et touche un maximum de monde aux Etats-Unis. « J’ai passé quatre ans de ma vie sur ce projet. C’est le film dont je suis le plus fier de toute ma carrière. Cette affaire me brise le cœur (…). The Butler, ce n’est pas seulement l’histoire d’une famille de Noirs-Américains, ni de leur passé. C’est un récit universel qui parle de la famille et de NOTRE histoire. (…) Changer de titre six semaines avant sa sortie, cela pourrait peser sur le succès du film, limiter le nombre de spectateurs. Ce n’est pas un blockbuster et on ne veut pas prendre ce risque. (…) Je vous demande une chose : regardez le film avant de nous forcer à changer son titre. Je suis certain que quand vous l’aurez vu, vous ne voudrez plus y toucher. »Et en France ?Si l’affaire concerne le titre américain, la traduction française – Le majordome – pourrait-elle faire des histoires ? Un film de Jean Delannoy sorti en 1965 porte le même nom que le long métrage de Lee Daniels. Nouveau scandale à l’horizon ? Là aussi, il semble difficile de confondre : Le Majordome  sorti il y a près de 50 ans relatait un hold-up ! Chez nous, le biopic porté par Forest Whitaker sortira le 11 septembre. Bande-annonce :