Toutes les critiques de De cendres et de braises

Les critiques de Première

  1. Première
    par Sophie Benamon

    Manon Ott a posé ses caméras aux Mureaux et nous propose le portrait d’une banlieue ouvrière en mutation. Elle y fait le lien entre la jeunesse d’hier qui brûlait les pavés en 1968 et celle d’aujourd’hui. Il y a cinquante ans, l’usine Renault-Flins employait 23 000 personnes. Aujourd’hui, l’usine automobile ne compte plus que 4 000 ouvriers, dont une bonne part d’intérimaires. Devant sa caméra, les jeunes, pour la plupart petits-enfants d’immigrés, racontent leur quotidien, coincés dans des statuts précaires qui leur interdisent toute revendication. Ils se qualifient même d’esclaves modernes. On sent leur malaise. Avec un noir et blanc très esthétique et porté par une bande originale aux influences free-jazz, De cendres et de braises dépasse le documentaire d’actualité pour offrir une vision plus poétique et politique d’une génération qui désespère.