Bambi

Retraçant le parcours de l’un des premiers transsexuels français, Bambi est surtout le très beau portrait d’une femme, née homme en 1935, dont la vie fut un combat identitaire. Pudique mais sincère, Marie-Pierre, auparavant Jean-Pierre, raconte avec une incroyable lucidité son enfance en Algérie, sa carrière à Paris, où elle devint une star du cabaret, puis sa reconversion dans l’anonymat de l’Éducation nationale. Sébastien Lifshitz (Les Invisibles) parvient à éviter le voyeurisme pour tirer de cette histoire une superbe leçon d’humanité.

Un bijou absolu d'émotion, de séduction et de grâce.

Impeccablement mis en scène, ce portrait-témoignage drôle et émouvant, illustré d’images d’archives et de films super-8, a reçu le Teddy Award du meilleur documentaire au Festival de Berlin en février. Amplement mérité.

Sans doute un peu trop précipité sur la fin – les années de l‘ancienne meneuse de revue dans l’enseignement ne sont qu’effleurées alors qu’elles représentent plus de trente ans de loyaux services – Bambi n’en demeure pas moins un reportage sensible et en tout point passionnant qui s’inscrit parfaitement dans la lignée des Invisibles dont il constitue un complément nécessaire.

« Bambi » est l’histoire d’une coquille qui craque afin que d’un garçon éclose une femme. Sur ce sujet, c’est sans doute le premier film qui, s’il ne cache pas les peines, n’est jamais sordide. Un conte, dont l’héroïne est bien réelle.

Déjouant les clichés et se défaisant de tout sensationnalisme, Bambi se révèle une belle leçon de courage, d’amour et de vie. Le seul défaut du documentaire est peut-être sa durée. Formaté pour la télévision, il se concentre principalement sur la première partie de la vie de son héroïne. On aurait aimé que le voyage se prolonge un peu car, sans aucun doute, Bambi avait encore de belles choses à nous raconter.

Portrait ébouriffant d’une âme libre.

On s’y perd, mais c’est cette perte de sens qui est magnifique dans Bambi. L’amour, le sexe sont irrationnels et, au-delà des tabous, des idées reçues, des conventions sociales, devraient être des lieux de liberté absolue, tant qu’ils se pratiquent entre gens consentants et majeurs. Un domaine de recherche qui semble encore infini.

Né Jean-Pierre, en Algérie, Bambi est une femme qui approche aujourd'hui la vieillesse. Sébastien Lifshitz lui donne parole et la filme avec douceur, poursuivant son exploration des itinéraires (parfois en forme de montée au calvaire) des minorités sexuelles.

Le réalisateur livre ici une postface à son documentaire "Les invisibles" (...) L e passage le plus émouvant du film est celui où Bambi raconte sa passion d'enfant pour les robes et son rejet immédiat pour son prénom Jean-Pierre.

Un documentaire magnifique, élégant et drôle, sur l'une des premières transsexuelles françaises et, avant tout, sur une très grande dame.

À contre-courant des représentations normatives, sans exotiser ni figer son sujet dans son statut de "première transsexuelle française ", l’entreprise de réconciliation est réussie.

Ce portrait d'"invisible", tout en écoute et délicatesse, se double du témoignage touchant d'une époque révolue. Sébastien Lifschitz, documentariste de talent.