Les justiciers sont en grande forme ce soir ! Brandon Routh porte des collants bleus, Daniel Auteuil joue un policier blasé et James Stewart a le pied dans le plâtre et l’œil vissé derrière une paire de jumelles.

Le choix de Première : Superman Returns de Bryan Singer Dans un monde qui n’a plus besoin de héros, où même Lois Lane, incarnée ici par Kate Bosworth, refait sa vie, Superman n’a plus sa place. Et pourtant, les beaux muscles de Brandon Routh endossent une nouvelle fois le costume bleu et rouge pour un come back fort en rebondissements.Le scénario est original. Faire un film de super héros, où le héros en question est inutile, c’est plutôt moderne, tout comme les touches d’ironie et les quelques scènes sexy qui parsèment le film. Le mythe de Superman se retrouve ainsi dépoussiéré… avec quelques longueurs cependant. Mais qu’on se rassure, le réalisateur de Usual Suspect et X-Men n’a pas perdu la main. Voilà une bonne occasion de se préparer à la sortie de Man of Steel mercredi.Première aimait déjà: "Le classicisme du projet s'exprime par une fluidité narrative qui abolit le temps, une interprétation adéquatement retenue et une direction artistique somptueuse. Singer a aussi mobilisé les techniques les plus récentes pour réaliser des effets qui assurent aussi bien dans le spectaculaire que dans le sublime : il y a une grâce inouïe dans la façon dont Superman s'élève au dessus des hommes."Superman Returns sera diffusé à 20h45 sur France 4Fenêtre sur cour d’Alfred HitchcockÀ cause d’une jambe cassée, un reporter photographe, incarné par James Stewart, est immobilisé chez lui. Pour s’occuper, il reste campé derrière une paire de jumelle qu’il braque sur l’immeuble en face du sien et regarde ses voisins vaquer à leurs occupations. Jusqu’au jour où il a la certitude que l’un d’eux vient de commettre un crime. Il convainc alors sa fiancée, interprétée par la voluptueuse Grace Kelly, de l’aider à le prouver.Ici le spectateur est constamment séparé du suspens par une vitre et pourtant, il trépigne. Fenêtre sur cour est l’un des premier huis clos du cinéma. Alfred Hitchcock y construit des plans minutieux en les raccordant de façon naturelle, tout comme il le fit dans La Corde. Ce sont donc les nombreuses fenêtres de l’immeuble qui lui permettent de raccorder les différentes scènes. Même si l’histoire est axée sur le quotidien de la middle class américaine et donc moins effrayante qu’un Psychose ou un Vertigo, ce film est un classique à ne pas manquer. Hitchcock y réalise un tour de force technique ; James Stewart, immobilisé et en pyjama, y est convaincant et toujours aussi séduisant et, comme le démontrent de nombreuses analyses, ce film peut même être perçu comme une métaphore du cinéma. Le personnage de James Stewart représente le public et l’immeuble qu’il regarde avec ses locataires, le film. Fenêtre sur cour est donc l’histoire d’un art qui se regarde, d’un spectateur regardant un autre spectateur. Une histoire de voyeurs en somme.Fenêtre sur cour sera diffusé à 20h50 sur Arte.36 Quai des Orfèvres de Olivier MarchalPour finir, un incontournable des films policiers. L’histoire : deux lieutenants au caractère et au mode de vie bien différents, sont en concurrence pour le poste de grand patron de la PJ au 36 quai des Orfèvres. Pour obtenir cette place, ils doivent coincer un gang de braqueurs qui sévit à Paris depuis un certain temps. Chacun va alors utiliser ses propres méthodes pour parvenir à ses fins.Ce film d’Olivier Marchal repose sur un casting de choix : Gérard Depardieu, Daniel Auteuil, André Dussolier, bref, des gueules du cinéma comme on les appelle. Ils portent ce film qui, au-delà de l’intrigue policière, est aussi le portrait de deux flics blasés, paumés et attachants malgré tout. Le travail des couleurs donne à l’ambiance une noirceur captivante. Et la sobriété sur laquelle a misé Oliver Marchal est au service de l’histoire, la rendant très réaliste. Il faut dire qu’elle s’inspire de faits réels, l’affaire du "gang des ripoux" et celle du "gang des postiches". La première a débuté avec la divulgation d’une liste où figurait le nom de policiers responsables de malversations. Parmi eux, Dominique Loiseau qui sera incarcéré puis gracié des années plus tard. Il a collaboré au scénario de 36 Quai des Orfèvres. Dans la seconde affaire, un des policiers, Raymond Mertz, a ouvert le feu lors d’une embuscade, sans en recevoir l’ordre, par zèle apparemment, déclenchant une fusillade, où un voyou et un policier ont perdu la vie. Une plongée dans la vie de deux flics de la PJ, juste assez romancée pour être palpitante.36 Quai des Orfèvres sera diffusé à 20h50 sur HD1