Notorious Big

Ready to Die (1994), Life after Death (1997) et Born Again (1999). Trois albums classiques, dont les titres morbides affichent clairement la couleur : noire.Sombre, dark, ténébreux, comme le destin du rappeur. Il était donc clair que pour ce natif de New-York, né le 21 mai 1972, les choses n'allaient pas être faciles.Dealer de crack à douze ans, le jeune Christopher Wallace s'essaie bientôt au rap. Il se fait alors appeler Biggie Smalls, en raison de sa surcharge pondérale. Mais ses démons ne le lâchent pas d'une semelle. Arrêté à 17 et 18 ans pour port d'armes illégal, il passe par la case prison en 1990, pour trafic de drogue. A sa sortie, il réalise une mixtape. Enregistrée pour le plaisir, la démo atterrit dans les mains du DJ Mister Cee qui aide à sa publicité. Le jeune Biggie Smalls apparaît bientôt dans les colonnes "Unsigned Hype" du magazine référence The Source. Attiré par le buzz, le producteur Sean Combs (Puff Daddy) le signe chez Uptown Records puis chez Bad Boy Records, son nouveau label.En 1992 la carrière de Biggie démarre avec des featurings chez  A Buncha Niggas (des Heavy D & the Boyz), Dolly My Baby (des Super Cat), et sur des remixes de "Buddy X" (Neneh Cherry) et de "Real Love", le tube de Mary J. Blige. Il prend alors le surnom de The Notorious B.I.G.En avril 1993 paraît "Party and Bullshit", son premier titre solo (B.O du film Who's The Man?), suivi par le remix de "Flava In Ya Ear" (le classique de Craig Mack) puis "Runnin" (de Tupac Shakur).En août 1994, c'est le décollage commercial pour le rappeur. "Juicy", premier extrait de Ready To die, cartonne. Produit par Puff Daddy, le single passe dans toutes les soirées, et finira par marquer l'histoire du hip hop. Les deux singles suivant, "Big Poppa" et "One More Chance", décrochent tous deux la platine. Ready To Die, album brillant, en équibre permanent entre noirceur hardcore, puissance lyricale et déhanché funky, se vend à plus de 4 millions d'exemplaires.C'est le nouveau son de l'East Coast, tandis que la West coast va prendre le visage de Tupac Shakur, rappeur ami, puis ennemi mortel de Biggie. En 1996, le rival californien est assassiné dans des circonstances suspectes.Après de collaborations avec R. Kelly, Mickael Jackson, et le lancement de carrière réussi de la rappeuse Lil Kim (membre de son crew Junior M.A.F.I.A.), Notorious Big s'apprête à sortir son deuxième LP, le très attendu Life after Death. Mais vingt jours avant la sortie de ce double album, Biggie Smalls se fait assassiner dans sa voiture.Mort, Biggie peut entrer alors dans la légende. Certifié platine après deux semaines, life after death bénéficie de l'hommage que Puff Daddy, Faith Evans et 112 lui rendent peu après avec le hit "I'll Be Missing You" en 1997. Le magazine Spin lui décerne les prix d'Artiste et single de l'année pour le titre "Hypnotize". Life After Death atteint finalement la barre des 10 millions d'opus vendus, devenant ainsi l'un des trois albums hip-hop le plus vendu de tous les temps aux États-Unis.Puff Daddy ne cessera ensuite de rendre "hommage" - filon lucratif - à son partenaire défunt, à travers l'exploitation excessive de ses enregistrements inédits : Born Again (deuixème LP posthume de B.I.G), puis les Biggie Duets, albums qui se vendent comme des petits pains.Le cinéma se prépare aussi à exploiter la légende du MC : un "biopic" intitulé Notorious est prévu dans les salles américaines pour début 2009.