Poker Face
Paramount Global Content Distribution

Natasha Lyonne résout des meurtres avec un flegme détonnant et un don unique : elle lit le mensonge, tout le temps, chez tout le monde. Postulat parfait d'une série policière qui joue brillamment avec les codes du genre.

"Ah au fait, juste une dernière chose..." Quand l'inspecteur Columbo sortait cette réplique, vous saviez que l'heure était venue de passer les menottes à l'assassin. Oui, l'enquêteur joué par Peter Falk avait compris, dès le début, qui était le tueur. Il avait remonté la piste, déchiffré les indices et les incohérences pour arriver à la vérité. Un talent génial, que Natasha Lyonne remet au goût du jour dans Poker Face, formidable série policière à voir gratuitement en ligne depuis quelques jours sur TF1 +.

Cette fois, Charlie Cale n'est pas flic, mais serveuse dans un casino de Las Vegas. La ville idéale pour elle, car elle a un don unique : elle sait dire quand les gens mentent, tout le temps, chez tout le monde. Une sorte de radar quasi-surnaturel, bien pratique pour gagner au poker. Mais aussi spectaculaire, lorsqu'il s'agir de résoudre des affaires de meurtres.

Poker Face
Paramount Global Content Distribution

Car d'épisode en épisode, Charlie se retrouve empêtrée, bien malgré elle, dans des histoires d'homicide. Elle pourrait passer son chemin et tracer sa route (après tout, elle n'est PAS flic !). Mais non, la jeune femme s'en mêle et se débrouille toujours ou presque pour coincer les coupables. Avec son air de gentille traîne-savates, trash et délurée, personne ne la soupçonne d'être en fait un détecteur de mensonges ambulant, couplé à une perspicacité hors-paire. A chaque fois que les tueurs pensent avoir commis le crime parfait, avoir réussi à duper les autorités, Charlie revient et les coince !

Pensée comme une vieille série criminelle, Poker Face joue malicieusement avec les codes du genre (même le design du générique est volontairement old school) et refait du Columbo dans une atmosphère moderne. Comme dans le polar culte (1968-2003), on sait dès le départ qui est l'assassin. Chaque épisode passe les 20 premières minutes à nous montrer le meurtre et l'histoire derrière le meurtre. Puis c'est au tour de Charlie de monter en scène et de dénouer les fils de l'arnaque, comprenant qu'il y a anguille sous roche, grâce à son don. Le concept est certes un peu répétitif, mais il est étonnamemnt huilé. Surtout parce que chacune des enquêtes fonctionne comme un solide puzzle, absolument réjouissant à reconstituer, où s'éclatent une foule de guests, comme Adrien Brody dès l'épisode 1 ou Chloë Sévigny en star déchue du métal (dans l'épisode 4). Ce n'est pas pour rien si Rian Johnson, réalisateur des films À couteaux tirés (Knives Out) est aux commandes de ce "Whowdunnit" redoutable, à la fois créateur, scénariste et réalisateur. Poker Face a su dépoussiérer le genre, réinventer la série columbesque et lui rendre hommage en même temps. C'est fort. Vous n'avez qu'à regarder pour voir qu'on ne ment pas !

Poker Face, saison 1 en 10 épisodes à voir sur TF1 + en France.