LE grand bazar M6
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Michel Leclerc et Baya Kasmi nous racontent comment ils ont créé cette rafraîchissante comédie familiale.

Honorés en 2011 par le César du Meilleur scénario original, pour Le Nom des Gens, Michel Leclerc et Baya Kasmi forment l'un des duos les plus intéressants du cinéma français actuellement. Elle a co-écrit Hippocrate et Médecin de campagne (de Thomas Lilti), ils ont signé ensemble Télé Gaucho (en 2012) ou plus récemment La Lutte des Classes (en 2019). Et sur le petit écran, on leur doit quelques saisons de Fais pas ci, Fais pas ça, la série de France 2. Cette fois, c'est sur M6 qu'ils livrent leur vision pimentée de la famille recomposée, avec l'excellente comédie Le Grand Bazar. Rencontre.

Que vaut Le Grand Bazar, digne successeur de Fais pas ci, fais pas ça ? (critique)

Est-ce que vous abordez l'écriture d'une série, comme celle d'un film ?

Michel Leclerc : La contrainte ici, c'est qu'on doit faire une série familiale, qui doit pouvoir être vue par tous, sur une chaîne généraliste. Donc rien que ça, déjà, ça nous oblige à ne pas être frontal.
Baya Kasmi : On ne peut pas faire comme Le Nom des Gens, avec cette fille de gauche, ce mec de droite et elle couche avec ses opposants politiques pour les retourner...
Michel Leclerc : Non mais il n'est pas de droite Jacques Gamblin dans Le Nom des Gens ! Ne dis pas ça (rires) Je me suis battu pour qu'on comprenne bien qu'il était "Jospiniste" !
Baya Kasmi : Oui mais pour elle, c'est comme s'il était de droite ! (rires) En tout cas, pour Le Grand Bazar, on a voulu écrire quelque chose qui ne soit pas choquant, qu'on puisse regarder ça avec nos gosses. On a voulu écrire des personnages qui soient populaires, au sens large et dans un sens positif. Alors qu'au cinéma, on a envie de titiller l'interdit.

Vous aviez donc un peu moins de liberté ?

Baya Kasmi : Pas vraiment parce que M6 nous a laissé tout le loisir d'écrire nos personnages. Evidemment, ils ont eu leur mot à dire, mais il y avait vraiment l'envie de suivre les auteurs et de se laisser surprendre. Jamais ils n'ont cherché à nous mettre dans une case. Et honnêtement, je ne pensais pas avoir cette liberté de création sur une chaîne comme M6. Et ça, ça donne très envie de faire de la série !

Est-ce à dire que vous allez délaisser le cinéma pendant quelques années ?

Michel Leclerc : Pas du tout. Le stress, c'est ça. Réussir à faire les deux en même temps. On a tous les deux des projets de films, chacun de son côté. Personnellement, j'ai fait La Lutte des classes récemment (sorti au cinéma le 3 avril dernier) et je filme actuellement un documentaire. Et puis j'ai un projet de long-métrage qui devrait se passer dans l'univers de la chanson.
Baya Kasmi : Et moi j'ai deux projets de films, qui avancent bien. Ils sont en écriture. Le premier, avec Olivier Adam, parle d'une histoire familiale. Et le deuxième, que j'écris avec Michel, est pour Ramzy, si tout va bien. Une comédie sur un écrivain maghrébin qui a beaucoup de succès et plein de problèmes. C'est lui qui fait la voix du bébé dans Le Grand Bazar. Depuis qu'on l'a rencontré, il nous a dit : demandez-moi ce que vous voulez, je vous suivrai toujours ! Du coup, on en abuse et quand il a fallu casté quelqu'un pour faire la voix du bébé, on a fait appel à lui et il est venu.

 

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