Accusé d'avoir eu des propos injurieux et racistes envers un couple le 24 février dernier dans un bar de la capitale, John Galliano est tombé depuis au fond du gouffre. Pour la première fois, l'une des victimes s'est exprimée auprès du Parisien, pour donner sa version des faits alors que le styliste britannique nie les accusations qui lui sont portées. Une vidéo confirme pourtant ses dires.Voilà quinze jours qu'une plainte a été déposée contre le directeur artistique de Dior, John Galliano, pour injures racistes et antisémites envers un couple alors qu'il était en état d’ébriété dans un bar du Marais à Paris. Aussitôt mis en examen, ce dernier a depuis été licencié de la maison de couture et placé en cure de désintoxication en attendant de comparaître devant le tribunal correctionnel de Paris au deuxième trimestre 2011. Un enchaînement de faits qui dépassent l'une des victimes et auteur de la plainte, Philippe. Jamais ce dernier n'aurait pensé briser la carrière du jeune styliste britannique, dont il n'avait ce soir-là pas reconnu l'identité.Pour le Parisien, Philippe a accepté de témoigner quinze jours après les faits. Il explique : "Toute cette affaire nous a vraiment traumatisés ! Pendant une semaine, nous étions totalement paniqués. On s’est dit : "On va nous détruire, on va nous broyer!"." Mais "la machine judiciaire est lancée, et John Galliano a également déposé une plainte" contre eux, rapporte l'homme. Aujourd'hui il regrette "qu’on le détruise (John Galliano) comme ça". Maintenant que Philippe a vu le travail du créateur de mode, qu'il ne connaissait pas ("J’ai vu qu’il mettait en avant les différences et qu’il mélangeait les cultures dans ses défilés", constate-t-il), il pense qu'il n'est "ni raciste, ni antisémite". Pour lui, "il s’agit d’une simple dispute de bar". "J’ai demandé, à maintes reprises, aux employés du bar de faire quelque chose, d’intervenir, mais ils n’ont pas voulu bouger". "Si je n’avais pas appelé la police, précise Philippe, on aurait fini par se battre."Car tout a commencé lorsque le couturier est entré, "déjà bien alcoolisé", dans ce bar du Marais où il est un habitué. Il s'est assis à côté du couple, témoigne l'homme, et "a tout de suite commencé à [l']agresser en disant à [son] amie : "Ta voix m’irrite, tu parles trop fort!". "Après, tout s’est enchaîné…". "Mais, aujourd’hui, je suis convaincu que ses mots ont dépassé sa pensée. (...) Je crois, surtout, qu’il est très malade et que c’était pour lui, avant tout, une provocation." "Il semblait également très perturbé psychologiquement", ajoute la victime. Au défilé Dior ce week-end, le top model Natalia Vodianova révélait elle aussi : "John est sous l'influence d'une maladie contre laquelle il se trouve impuissant. L'alcool fait faire des choses monstrueuses aux gens." L'affaire ne semble en être qu'à ses débuts. Attendons le procès qui aura lieu d'ici le deuxième trimestre de 2011 pour en savoir plus.