Star Wars : L'Ascension de Skywalker (2019)
Lucasfilm

Notre avis sur l’Episode 9 de Star Wars, garanti sans divulgâchage.

Ce dimanche, TF1 diffusera pour la première fois en clair le dernier épisode de la saga Star Wars. La rédaction de Première avait été plutôt déçue par cette fin de trilogie signée J. J. Abrams. Voici notre critique.

Que reste-t-il de Star Wars 9, six mois après ?

Comment réussir un bon Star Wars ? Une idée : peut-être en s’accordant sur la musique. En restant sur la ligne tracée par l’explosion de cuivres du thème principal qui accompagne le titre fuyant vers l’espace, promettant la plus belle et la plus inouïe des aventures. Justement, lorsque L’Ascension de Skywalker reste accordé sur les notes de John Williams et s’envisage comme un divertissement le plus pur possible, pas de problème. Et en matière de ce que les anglo-saxons appellent entertainment, pas de souci, le maître J.J. Abrams est aux commandes. On file à vitesse-lumière d’une péripétie à une autre, d’un MacGuffin à un autre, sous le feu nourri des salves de tous les fusils de Tchekov possibles et inimaginables. Comme dans son flamboyant Star Trek Into Darkness, Abrams déploie tout son arsenal de storyteller surdoué pour empêcher le spectateur de s’ennuyer ne serait-ce qu’une nanoseconde. Le plaisir est accentué par l’abondance d’effets spéciaux physiques : aliens bizarres, droïdes rigolos et décors "en dur" décuplent la sensation d’immersion dans l’univers réjouissant de George Lucas, qui prend ici une magnifique texture réelle, sensible. On sent d’ailleurs que le casting -désormais bien accordé à leurs personnages, surtout Daisy Ridley qui se bat avec une assurance évidente- prend un plaisir fou à agir, à parler et se mouvoir dans cet univers. Difficile d’en dire plus, même s’il est impossible de résumer l’intrigue, même si on voulait vous la divulgâcher à mort (pas de panique : on vous prépare une critique full spoiler dans les jours qui viennent). En tous cas, avec ces visions de cinéma étourdissantes et son rythme d’enfer, les vingt premières minutes du film mettent en place les nouveaux enjeux de l’Episode 9 avec une vitesse ébouriffante, et réjouissante. C’est parti pour la chevauchée galactique de la décennie. Youhou !

Youhou, vraiment ? Car du côté de la mythologie, ça coince un peu. Pour résumer, sans trop en dire, L’Ascension de Skywalker n’est certainement pas Les Derniers Jedi ; ce qui, en fonction du camp dans lequel vous vous situez, est une excellente nouvelle ou a contrario l’info la plus déprimante de l’année. Quoiqu’on pense de l’Episode 8 de Star Wars, Rian Johnson a choisi de régler les comptes avec la mythologie Star Wars en l’emmenant vers l’inconnu pour mieux la détruire, avec un message explicite : brûler les vieilles choses pour tenter de créer du nouveau. La tâche de L’Ascension de Skywalker était de composer autant avec ce qui restait de l’héritage de la mythologie Star Wars qu’avec les conséquences de la narration "terre brûlée" des Derniers Jedi. Les réponses apportées par J.J. aux mystères des Episodes 7 et 8 sont claires et nettes.

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Plutôt que de se brûler les ailes, Abrams calme clairement le jeu, et livre un Star Wars dans les clous, fournissant le fan service comme il faut, sans chercher à se frotter au mythe de face. Abrams envisage finalement Star Wars comme un cadre de jeu pulp, comme un Flash Gordon feuilletonnant. Par sécurité, sûrement. Miser sur le divertissement et la nostalgie, plutôt que l’audace et l’inconnu -c’était sans doute une nécessité industrielle pour Disney que de terminer la "saga Skywalker" sur une note rassurante. Miser sur l’union et l’harmonie plutôt que la dissension. Cela se comprend, mais même à l’issue de son final extraordinairement démesuré, où le cinéaste jette toutes ses forces une dernière fois, on ne pourra pas s’empêcher de trouver à cette Ascension de Skywalker un air de déjà-vu. Mais pour certains fans de Star Wars, habitués à vouloir rejouer et revivre sans cesse les mêmes scènes clefs de leur mythologie bien-aimée, le déjà-vu de l’Episode 9 aura un air de paradis.

Bande-annonce :


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