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"Les yeux sont les fenêtres de l'âme". C'est ce que dit le peintre Walter Keane (interprété par Christoph Waltz) citant le poète symboliste Georges Rodenbach au milieu de ce premier trailer de Big Eyes. Une manière d'expliquer la particularité de ses peintures, portraits grands formats de personnages enfants aux yeux ronds et grand ouvert. Manière aussi d'annoncer que le nouveau Tim Burton pourrait être un film sur le mensonge, la dissimulation et l'art... Big Eyes raconte l'histoire vraie des Keane, Walter et Margaret (Amy Adams), un couple d'artiste des années 50 dont l'histoire d'amour s'est terminée au tribunal, Margaret estimant que Walter avait piqué le crédit de ses toiles. Cette première bande-annonce sublime (les tonalités pastels, les couleurs de la californie 50's, l'ambiance West Coast) laisse entendre que Big Eyes signe le retour du grand Burton aux affaires. En s'attaquant à la biographie d'un peintre imposteur des années 50, le cinéaste retourne en effet à ce qui a inspiré ses plus beaux films : Ed Wood bien sur (c'est un nouveau biopic pour le cinéaste et il s'est d'ailleurs allié le service de Scott Alexander et Larry Karaszewski, le duo derrière Ed Wood, pour écrire ce film), mais aussi Edward aux mains d'argent pour les tonalités et l'ambiance à la fois solaire et creepy. Si le film a l'air plus réaliste que ses dernières superproductions (Alice notamment), les enfants aux grands yeux semblent aussi sortir directement de L'Etrange Noel de Mister Jack et de cauchemars burtoniens de manière plus générale.Après l'échec de Frankenweenie, Tim Burton semble donc prendre des risques, dirige des acteurs poids lourds dans un sujet intrigant (Amy Adams et Christoph Waltz ont l'air exceptionnels) et s'aventure sur un terrain inédit qui semble lui aller comme un gant.On ouvre grand les yeux.