Ben Affleck
Warner

Longtemps courtisé pour filmer un Batman, il avoue avoir été dégouté par l'expérience Justice League.

A l'occasion de la sortie prochaine de son nouveau film Air sur Amazon, Ben Affleck est en couverture du Hollywood Reporter. Au sein du magazine américain, l'acteur et réalisateur revient sur sa carrière, et s'arrête quelques instants sur son expérience en Batman au sein du DC Universe de la Warner Bros.

Alors que Peter Safran et James Gunn sont en train de tirer un trait sur le "Snyderverse", initié avec Man of Steel en 2013, pour mieux concevoir les futurs super-films du studio, Ben Affleck annonce qu'il ne veut pas mettre lui-même en scène un blockbuster pour le studio, auquel il a pourtant été fidèle en tant que réalisateur avec The Town, Argo et Live By Night). "Non, je ne réaliserai rien pour James Gunn chez DC, affirme-t-il. Absolument pas. Je n'ai rien contre James Gunn. C'est un mec sympa, c'est sûr qu'il fera du bon boulot. C'est juste que moi, je ne veux pas réaliser un film de la manière dont ils voudront le faire. Cela ne m'intéresse pas."

Il rejette alors la faute sur toute son expérience mal-vécue sur Justice League, qui lui a coupé l'envie de réaliser The Batman, comme il en fut question au moment du succès de Batman V Superman. Voici la traduction de ses propos.

Ben Affleck a adoré jouer Batman… mais pas dans Justice League

"Toute l'expérience Justice League... ces histoires sont devenues de plus en plus répétitives et de moins en moins intéressantes pour moi. Alors oui, j'ai fini par réussir à incarner ce personnage, Batman. Je le joue bien dans The Flash. Durant les cinq minutes où je suis dans ce film, c'est super. Parfaitement dans le ton. Mais il faut comprendre quelle sera votre version de cette personne ? Qui est le gars qui peut coller à ce que vous savez faire ? J'ai essayé de coller à Batman. Et d'ailleurs, j'aime des tas de choses qu'on a faites avec lui. Surtout sur le premier film [Batman V Superman]."

"Sur Justice League... On pourrait donner des cours sur toutes les raisons qui ont fait que ça ne marcherait pas. De la production remplie de mauvaises décisions à la tragédie personnelle horrible [vécue par le réalisateur Zack Snyder, dont la fille s'est suicidée au cours du tournage, ndlr], j'ai fini cette aventure avec un goût vraiment monstrueux dans la bouche. Le génie dans tout ça, c'est que Zack Snyder a présenté ensuite sa version en disant : 'Ecoutez, je peux en tirer 4h de contenu'. Et là il a surtout tourné des plans en noir et blanc et en slow motion. Un jour de tournage, rien que lui et moi. Il m'avait demandé : 'Ça te dirait de venir tourner dans mon jardin ?' J'ai répondu : 'Il y a des règles, Zack. Je crois qu'on doit d'abord signer un contrat." Mais je l'ai fait. Et à présent, ce film [le director's cut de Justice League, ndlr] est le mieux noté de ma carrière sur IMDb."

 

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"Vous pouvez dire ce que vous voulez : il a reçu les meilleures notes de toute ma carrière. Je n'étais jamais parti d'un flop pour en faire un succès. Car après coup, c'est un succès. Soudain, j'étais félicité d'avoir joué dans ce désastre. J'allais d'ailleurs réaliser un Batman, mais Justice League m'a fait reculer. Je me suis dit : 'Je laisse tomber. Je ne veux plus jamais faire l'un de ces trucs. Je n'ai pas la carrure.' Ce fut ma pire expérience et je fais partie d'un business qui est rempli de mauvaises expériences. Tout ça m'a brisé le coeur."

"Il y a eu cette idée que quelqu'un [Joss Whedon qu'il ne cite pas] allait pouvoir venir et nous dire : 'Je vais vous sauver, on aura 60 jours de tournage et j'écrirai un truc autour de tout ce que vous avez fait. Je suis dans le secret." Mais il ne savait rien. C'était dur. J'ai commencé à trop boire. Quand je revenais dans mon hôtel à Londres, c'était ça ou me jeter par la fenêtre. Je me suis dit : 'Ce n'est pas la vie que je veux. Mes enfants ne sont pas là. Je suis misérable.' Quand vous allez travailler, vous espérez avoir quelque chose d'intéressant auquel vous raccrocher, plutôt que d'avoir ce costume ridicule et qu'on vous demande la plupart du temps de vous tenir devant un écran d'ordinateur disant : 'Si cette bombe nucléaire se perd...' Mais c'est ok. Je ne veux pas me montrer condescendant, ni descendre tout le monde. C'est jusque que parfois on se retrouve à un point où créativement parlant, ce n'est plus satisfaisant. Vous êtes en sueur, crevé. Et là j'ai compris : 'Je ne veux plus participer à cela, de quelque façon que ce soit. Et je ne veux plus me disperser dans ma vie, même si je n'ai qu'une emprise limitée sur elle.'"

"Donc non, je ne réaliserai rien pour James Gunn chez DC. Absolument pas. Je n'ai rien contre James Gunn. C'est un mec sympa, c'est sûr qu'il fera du bon boulot. C'est juste que moi, je ne veux pas réaliser un film de la manière dont ils voudront le faire. Cela ne m'intéresse pas."

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