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Choix numéro 1 : The Dictator, de Larry Charles avec Sacha Baron Cohen, Ben Kingsley, Anna Farris ...Synopsis : Isolée, mais riche en ressources pétrolières, la République du Wadiya, en Afrique du Nord, est dirigée d’une main de fer par l’Amiral Général Aladeen. Vouant une haine farouche à l’Occident, le dictateur a été nommé Leader Suprême à l’âge de 6 ans, après la mort prématurée de son père, tué dans un accident de chasse par 97 balles perdues et une grenade ! Depuis son accession au pouvoir absolu, Aladeen se fie aux conseils d’Oncle Tamir, à la fois Chef de la Police Secrète, Chef de la Sécurité et Pourvoyeur de Femmes. Malheureusement pour Aladeen et ses conseillers, les pays occidentaux commencent à s’intéresser de près à Wadiya et les Nations Unies ont fréquemment sanctionné le pays depuis une dizaine d’années. Pour autant, le dictateur n’est pas du tout disposé à autoriser l’accès de ses installations d’armes secrètes à un inspecteur du Conseil deSécurité – sinon à quoi bon fabriquer des armes secrètes ? Mais lorsqu’un énième sosie du Leader Suprême est tué dans un attentat, Tamir parvient à convaincre Aladeen de se rendre à New York pour répondre aux questions de l’ONU. La suite ici L'avis de Première : Au fil du temps, Sacha Baron Cohen a tendance à se confondre avec son double parodique, qu’il soit kazakh,styliste ou dictateur, suscitant un buzz planétaire via Internet, les réseaux sociaux et la télévision. Chaque film « de » l’amuseur britannique (on peut dire sans l’offenser que Larry Charles n’est qu’un faiseur appliqué) relève ainsi plus du happening permanent et de l’opération com que de l’événement cinématographique de l’année. The Dictator confirme ce diagnostic : la liberté de ton et le culot affichés par Borat (dans lequel Baron Cohen prenait réellement des « risques » tout en tendant un miroir peu flatteur à l’Amérique) sont désormais révolus. Si certains gags et certaines répliques déclenchent l’hilarité par leur énormité, l’absence de vision et le ronronnement de la narration démontrent que Baron Cohen est en fin de cycle.Bande annonce :          Choix numéro 2 : The Raid, de Gareth Evans avec Iko Uwais, Yahan Ruhian ...Synopsis : Membre d'une unité de policiers d'élite, Rama débarque au pied d'un immeuble délabré. Sa mission : capturer le baron de la drogue – un certain Tama – dont c'est le QG. Il s'agit d'un quartier ultra-dangereux où pas un seul policier ne s'est encore aventuré et l'immeuble est devenu un repaire de tueurs, de violeurs et de cambrioleurs en tous genres, bien conscients qu'ils n'y seront jamais inquiétés...Aux petites heures du jour, les policiers s'introduisent dans l'immeuble et s'acheminent peu à peu vers le dernier étage. Mais lorsqu'ils sont repérés par un indic qui en informe Tama, celui-ci ordonne à ses lieutenants de fermer toutes les issues et d'éteindre les lumières. Tandis que les policiers se retrouvent bloqués au 6ème étage, privés de tout moyen de communication avec l'extérieur, Tama mobilise ses hommes pour affronter les intrus. Rama et les autres policiers doivent désormais fouiller chaque appartement pour remplir leur mission et rester en vie.L'avis de Première : Précédé d’une réputation superlative justifiée, The Raid provoque au moins autant d’excitation qu’Ong-Bak (2004) en son temps, même si leur registre n’est pas comparable. Alors que le film thaïlandais de Prachya Pinkaew reposait presque exclusivement sur les prouesses physiques non truquées de son interprète, Tony Jaa, l’intérêt de The Raid a des sources plus multiples. Il met en scène le pencak silat, un art martial très polyvalent où tous les coups et toutes les armes sont permis, et dont il existe également une version dansée. Le réalisateur du fi lm, Gareth Evans, gallois d’origine mais indonésien d’adoption, a déjà exploité les infinies qualités cinématographiques de ce sport dans son précédent fi lm, Merantau. Ici, Iko Uwais, le même acteur principal (et artiste martial extraordinaire) joue le rôle du héros. Les premières images le montrent priant à côté de sa femme enceinte. Pas de doute, le premier degré est de rigueur ! Cette fois, le pencak silat est mis en valeur avec encore plus de détails et d’efficacité, tout en s’inscrivant dans un récit pas si simple dont les rebondissements inattendus interviennent au coeur même des scènes d’action. Les masques tombent, les véritables motifs de l’intervention sont révélés, les traîtres se dévoilent dans un camp comme dans l’autre, sans jamais ralentir la dynamique. On a pu entendre quelques réserves concernant la durée de certaines séquences, mais à ce degré de virtuosité, mieux vaut trop que pas assez.Bande annonce :          Choix numéro 3 : Adieu Berthe, de Bruno Podalydès avec Bruno Podalydès, Valérie Lemercier, Isabelle Candelier ... Synopsis : Mémé is dead. Berthe n'est plus. Armand avait "un peu" oublié sa grand-mère… Pharmacien, il travaille avec sa femme Hélène à Chatou. Dans un tiroir de médicaments, Armand cache ses accessoires de magie car il prépare en secret un tour pour l'anniversaire de la fille… de son amante Alix. Et mémé dans tout ça ? On l'enterre ou on l'incinère ? Qui était Berthe ?L'avis de Première : Comme toujours chez les Podalydès ça commence par une critique vieille France de la petite bourgeoisie de banlieue. Tout est là, un peu jaunie, un peu terne :  la petite pharmacie derrière le RER, les clients envahissants, la belle-mère acariâtre… On se croirait dans un dessin de Sempé, une chanson de Vincent Delerm ou un film de Jacques Tati. Il y a pire, certes, mais la caricature est épaisse et ça sent quand même un peu le formol. Mais comme dans Liberté Oléron Podalydès navigue entre les registres, passant du comique au grinçant, du rire doux à l’aigreur… C’est quand le film bascule - dans le surréalisme, la vacherie assumée ou le burlesque pur – qu’on s’y retrouve un peu plus; il suffit d'une chanson (dans Liberté Oléron c'était Bashung ici c'est Mouloudji) pour que le trait s'affine, que les jets noirs de méchanceté (la séquence du cimetière) ou les saillies surréalistes bousculent l'ordre établi. On glisse alors vers du Desplechin Light et Bruno Podalydes maltraite son personnage (veule, immature et finalement un peu niais) tout en creusant un peu plus les thèmes qui cimentent son cinéma depuis le début. Comme dans la série Versailles ou dans Liberté Oléron, les pères sont mis KO, le règlement de compte en famille fait mal, et l’art (ou l’illusion) fonctionne comme échappatoire libérateur.Bande annonce :          Les autres sorties de la semaine sont ici