Choix n°1 : Dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil, de Joann Sfar, avec Freya Mavor, Benjamin Biolay...Synopsis : Elle est la plus rousse, la plus belle, la plus myope, la plus sentimentale, la plus menteuse, la plus vraie, la plus déroutante, la plus obstinée, la plus inquiétante des héroïnes. La dame dans l'auto n'a jamais vu la mer, elle fuit la police et se répète sans cesse qu'elle n'est pas folle... Pourtant...Adaptation du roman de Sébastien JaprisotL'avis de Première : Troisième film de Sfar et troisième réussite, troisième preuve surtout qu'on tient un (authentique) cinéaste qui n’aime rien d’autre que brouiller les pistes. L’auteur de BD s’amuse - comme dans ses précédents films - à ne surtout pas être là où on l’attend. La mécanique thriller (parfaite), la perversité de l’intrigue du roman de Japrisot (poisseuse), intéressent moins Sfar que l’esthétisme, le design. Le cinéma. Fétichiste, vénéneux, La Dame dans l’auto est finalement moins une série B qu’une rêverie fragmentée à la Lynch, un conte de fée noir et schizo façon Polanski, mais bien ancré en France. Incroyablement shooté (le chef op surdoué Manu Dacosse déjà à l’oeuvre sur Amer signe une photo sublime), incroyablement joué (la revelation Freya Mavor toute en ambivalence est parfaite, et Biolay génial en patron flippant et manipulateur), tout cela montre l’étendue du talent de Sfar, poète inspiré bien décidé à ne suivre aucune règle narrative. Il s'autorise tout au service de la jubilation visuelle et auditive, il mélange les textures, les tons, les genres et les cadences, pour livrer un film étrangement intimiste, une plongée dans le système neuronale d'une femme en pleine mutation.Bande-annonce :Choix n°2 : Ted 2 de Seth MacFarlane, avec Mark Wahlberg, Seth MacFarlane...Synopsis :  Les deux meilleurs amis du monde vont cette fois-ci s’aventurer en territoire totalement inconnu : le moment est venu de légaliser l’existence de Ted. Nos deux compères vivent toujours à Boston, mais alors que John est désormais célibataire, Ted a emménagé avec Tamy Lynn, la bombe de ses rêves. Alors qu’ils traversent leurs premiers orages maritaux, ils décident de faire un enfant pour consolider leur couple. Leurs espoirs sont brisés lorsque la cour du Massachusetts refuse de reconnaître le statut de personne à Ted, et lui octroie celui de « propriété », ce qui le rend inapte à l’adoption. Il est licencié de son travail au magasin et informé sans autre forme de procès que son mariage est annulé. Furieux et dégoûté,Ted va canaliser sa frustration sur la restauration de ses droits, et demander à son meilleur ami de l’aider à poursuivre en justice la Cour du Massachusetts. Ils engagent alors en tant qu’avocat une jeune activiste de la légalisation de la marijuana : Samantha L. Jackson. Mais Ted est débouté. Le trio s’embarque alors dans un road trip vers New York afin de tenter de convaincre le célèbre avocat des droits civils Patrick Meighan de porter leur dossier en appel. Leur but est de prouver qu’un ours en peluche accro à la bière et à la fumette a les mêmes droits que n’importe quel Américain accro à la bière et à la fumette.Suite du film TedL'avis de Première : Depuis "Francis – Le Mulet" qui parle, la culture américaine est remplie de personnages incongrus qu’on pourrait qualifier de sous-réalistes et qui assument, pour ne pas dire revendiquent, un certain degré de crétinisme justifiant toutes les aberrations. Par un curieux effet d’inversion, ces faire-valoir deviennent des vedettes. Avec son ours en peluche qui dit des insanités, Seth MacFarlane hérite de cette tradition et la réinvente, en la propulsant à des sommets de non-sens tout en s’appuyant sur une culture populaire tellement dense que les références sont parfois difficiles à saisir. Mais cela n’a pas l’air de poser problème au public étonnamment vaste qui a fait un triomphe au premier épisode de "Ted". Est-ce un effet de mithridatisation ? Le second volet passe mieux. MacFarlane y reprend la même formule d’humour grossier à base de sexe et de gentilles provocations. Mais si on passe sur l’ironie systématique qui annihile toute intention, on se prend à rire de certains gags et situations, comme du couple d’homos qui s’amuse à brutaliser les nerds au Comic-Con ou des allusions à la ressemblance entre Amanda Seyfried et Gollum. Rien de bien méchant donc, mais le problème est peut-être là.Bande-annonce :  Choix n°3 : Les 4 Fantastiques, de Josh Trank, avec Miles Teller, Kate Mara, Michael B Jordan...Synopsis : Adaptation moderne et résolument nouvelle de la plus ancienne équipe de super-héros Marvel, le film se concentre sur quatre jeunes génies qui se retrouvent projetés dans un univers alternatif et dangereux, qui modifie leurs formes physiques mais aussi leurs vies de façon radicale. Ils devront apprendre à maîtriser leurs nouvelles capacités et à travailler ensemble pour sauver la Terre d’un ancien allié devenu leur ennemi.Reboot de la saga Les 4 fantastiquesL'avis de Première : Bourrée de clichés et de dialogues creux, la première partie sent le reshoot à plein nez, surtout lorsque que tant de scènes promises par la bande-annonce sont portées disparues dans la twilight zone d'une post-production difficile. Où est passé le développement du personnage de Ben Grimm ? Personne ne s'étonne qu'un jeune ingénieur de génie mal rasé à la Anonymous s'appelle Victor Von Doom ? (...) La deuxième partie est plus réussie et exprime clairement une vision de cinéma -et on suppose que c'est la vision de Josh Trank. (...) Pendant une vingtaine de minutes, le film est solide, tient bon, raconte quelque chose, va quelque part. Les personnages prennent de la gravité, de l'épaisseur. Et quand Doom -au character design très réussi et flippant tant qu'on y est- revient de la Zone, au cours d'une brève bouffée de violence où Trank cite explicitement Katsuhiro Otomo   (un carnage télékinésique en travelling dans les couloirs d'une base), on se surprend même à penser que le film pourrait être réussi à l'arrivée. Et puis boum, la baston finale des héros versus Doom, d'une banalité affolante, vient tout gâcher au milieu de SFX passables. La conclusion consternante fera soupirer encore longtemps après. (Lire la critique en entier ici)Bande-annonce :  Les autres sorties ciné de la semaine sont ici