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Surnommé le Goncourt du cinéma, le prix Louis-Delluc revient cette année à Jacques Audiard pour un prophète. Cette année, les prix Louis-Delluc ont été remis à deux films dénonçant la perversité de l’univers carcéral : Un Prophète, de Jacques Audiard, et Qu’un seul tienne et les autres suivront, de Léa Fehner. Le réalisateur du premier s’est montré ravi d’être ainsi distingué par les critiques, déclarant : "Je suis très touché de recevoir le Delluc, c'est un beau prix, un prix de la critique. Comme produit d'une réflexion, la critique est indispensable au cinéma. Le cinéma est devenu adulte par elle". Des propos repris par l’AFP, qui saluent un métier pourtant si souvent décrié. Mais le réalisateur est apprécié des professionnels du cinéma depuis ses débuts et Un Prophète reçoit même le grand prix du Festival de Cannes en mai dernier, et attire plus d’1,2 millions de personnes en salles. Un succès mérité pour ce film choc qui suit l’ascension d’un jeune homme (Tahar Rahim), endurci par des années de prison. L’autre récompense revient à Qu’un seul tienne et les autres suivront, un drame qui dresse les portraits de plusieurs personnages croisés au parloir d’une prison. Il reçoit le prix Delluc du meilleur premier film, des mains de Gilles Jacob, président d’un jury composé de treize critiques. "Ces deux films ont en commun d'être extrêmement puissants", a déclaré ce dernier lors de la cérémonie. Un hommage à la fois cinématographique et politique, donc. Jacques Audiard, en lice pour les Oscars. Bande-annonce d’Un prophète.