Toutes les critiques de Les huit salopards

Les critiques de Première

  1. Première
    par Gérard Delorme

    On est en terrain familier, tous les ingrédients qui font la signature de QT sont au rendez-vous : les dialogues virtuoses, la direction d'acteurs, le mariage idéal de la musique et de l'image. En plus, il a obtenu des moyens à la hauteur de ses ambitions : il s'est enfin assuré la collaboration d'Ennio Morricone, qui lui a composé une partition à dominante de cordes et à la tonalité beaucoup plus proche du thriller horrifique que du western. Il s'est aussi payé le luxe de tourner en 70mm au format Ultra Panavision, un ratio exceptionnellement large, mais qui assure un tel confort de vision qu'il donne l'impression d'avoir toujours été la norme. Robert Richardson l'utilise magistralement, non seulement en extérieurs pour mettre en valeur de vastes paysages, mais aussi en intérieur pour définir l'espace avec précision et scruter les personnages en gros plans. (...) Mais derrière la surface rutilante, on observe une évolution majeure qui place ce huitième film au-dessus de tout ce que QT a fait jusqu'à présent. Le cinéaste a mûri et il a fortement réfréné certains de ses excès de jeunesse (l'ironie ricanante, le second degré) pour traiter d’un sujet sérieux - comment survivre en Amérique quand on est noir ou femme. (....) En virtuose des dialogues, Tarantino a développé une rhétorique de la tromperie comme révélatrice de vérité autant que moyen de parvenir à ses fins. Les acteurs s'en délectent et tous y trouvent l'occasion de briller. La part du lion revient à Samuel L. Jackson, dont les intonations, le phrasé et la rythmique sont devenus des éléments indissociables du cinéma de Tarantino. La musique du langage sert aussi à distinguer chacun des personnages : Kurt Russel parle comme John Wayne, Tim Roth accentue ses anglicismes, et Damien Bechir sa mexicanité (c'est vrai aussi pour les personnages secondaires comme la Néo-zélandaise Zoe Bell qui joue... une Néo-zélandaise). Comme souvent, Tarantino révèle un talent : cette fois, c'est le tour de Walton Goggins, qui passe du statut de second rôle pittoresque dont on ne se rappelle jamais le nom à premier rôle qu'on ne pourra plus jamais ignorer. Il parle avec une fausse candeur et un accent du sud qui font des merveilles.(...) Une autre bénéficiaire est Jennifer Jason Leigh, dans un rôle qui semble avoir été écrit comme un hommage à sa carrière passée à prendre des coups, et dont elle s'acquitte avec une sorte de joie mauvaise. 

    On a souvent reproché à Tarantino de s'écouter écrire des dialogues, et ceux-ci occupent une bonne partie de la durée exceptionnellement longue du film. Mais la présentation road show, avec son intro et son entracte aux 2/3 (comme dans 2001 L'Odyssée de l'espace ou Il était une fois en Amérique) laisse le film défiler à un rythme naturel. Autrement dit, on ne voit pas le temps passer (et on ne peut que conseiller de voir le film dans ce format). Les deux premiers tiers servent à faire monter la tension qui se libère à la fin dans une orgie d'action d'une intensité éclaboussante. C'est dans cette dernière partie que le film change de registre et convoque un autre film de Carpenter, Assaut (accessoirement un remake de Rio Bravo de Howard Hawks). Chez Carpenter, le bien s'associe au mal pour combattre le pire. Ici aussi, les circonstances obligent les protagonistes à choisir leur camp et à former des alliances inattendues. Sauf que chez Tarantino, il n'y a aucun personnage positif (ou alors, ils sont morts). Le Bien n'a plus sa place, il n'y a que des nuances de Mal. Le moins odieux des personnages est seulement raciste et misogyne. Il en ressort un tableau particulièrement sombre de l'Amérique, où seul le mensonge permet d'arriver à ses fins, où seul l'argent permet de rendre la "justice" et de faire régner l'ordre, où la vie humaine n'a aucune valeur (mort ou vif, la récompense est la même), et où la liberté s'arrache par les armes et par la violence.  Tarantino a écrit un de ses films les moins cool, dans lequel la violence n'est plus un motif de plaisir mais de réflexion liée à son sujet et à ses retombées : la brutalité envers les Noirs américains est toujours d'actualité aujourd'hui. Et s'il y en a que la sauvagerie graphique du film peut choquer, qu'il leur suffise de se rappeler Henry Fonda massacrant de sang froid une famille entière dans Il était une fois dans l'ouest pour voir que Tarantino n'est pas tellement plus sanglant que Sergio Leone. Il serait flatté d'être placé au même niveau. Et on peut hasarder que Hateful Eight a d'ores et déjà sa place parmi les grands classiques américains.

Les critiques de la Presse

  1. Ecran Large
    par Florian Descamps

    Oeuvre somme, canalisatrice des tics et névroses de son réalisateur, Les Huit Salopardsest certainement l'un des meilleurs films de Tarantino.

  2. CinémaTeaser
    par Aurélien Allin

    On n’avait jamais vu Tarantino aussi ouvertement politique et aussi incisif. Les 8 Salopards apparaît comme son film le plus mature. Peut-être le plus idiosyncrasique. Sans doute son meilleur.

  3. Newark Star-Ledger
    par Stephen Whitty

    Un de mes Tarantino préférés depuis Jackie Brown.

  4. MyTF1News
    par Romain Le Vern

    Un vrai régal mais absolument pas le film que l'on cherche à nous vendre.

  5. Chicago Sun Times
    par Richard Roeper

    Richard Roeper, Chicago Sun Times, 4/4 C'est l'un des meilleurs films de l'année.

  6. Critikat.com
    par Adrien Dénouette

    Jamais Tarantino n’avait atteint une hauteur de vue comparable à celle qui fait des Huit Salopards une œuvre majeure.

  7. Chronic'art
    par La rédaction de Chronic'art

    C’est aussi tout le prodige des Huit Salopards que d’embarquer le réalisateur sur les voies de ses propres excès, quitte à faire plier son cinéma et son objet sous un même excès de confiance.

  8. Libération
    par Guillaume Tion

    Au fond, ces trois heures, c’est comme d’habitude du sang, des dialogues sans fin et une surenchère d’anecdotes, mais aussi un amour sincère des comédiens, le luxe de se tromper et l’envie de chercher hors des pistes balisées.

  9. New York Daily News
    par Joe Dziemianowicz

    Faites mijoter un mélange de western classique avec une énigme à la Miss Marple et une tonne de violence, et vous obtenez Les 8 Salopards, le nouveau film étrange, sauvage et bien trop long de Quentin Tarantino.  

  10. Denver Post
    par Jon Wenzel

    Comme les meilleurs Tarantino, le film vous oblige à voir et ressentir des choses qui lui sont propres - ici la loyauté et l'identité qui pointent derrière des extrêmes. 

  11. 20 Minutes
    par Caroline Vié

    Dialogues brillants et rebondissements surprenants sont au menu de ce suspense qui mettra les fans du réalisateur en transe.

  12. A voir à lire
    par Fabio Martins

    Slow-burner progressant avec assurance vers un pinacle de dégénérescence mentale servi par une violence extrême, mais plus enjôleuse que choquante, Les 8 Salopards parvient (presque) à rester fascinant d’un bout à l’autre ; et cela ne tient qu’à une maestria filmique accordant une immense importance aux détails.

  13. Culture box by france Tv
    par Boris Courret

    Tarantino a su convoquer certains de ses acteurs fétiches pour les faire briller, au travers de dialogues amples, mais moins haletants, moins vitaminés que dans ses dernières réalisations.

  14. Hollywood Reporter
    par Todd McCarthy

    Comme toujours dans les Tarantino, certaines performances sont absolument délicieuses. 

  15. Nouvel Obs
    par François Forestier

    Moins spectaculaire que Django Unchained, plus réussi que Inglorious BasterdsLes 8 Salopards est à la fois un hommage aux westerns en lieu clos (type Rio Bravo) et une ode à la haine.

  16. San Francisco Chronicle
    par Mick LaSalle

    Mick LaSalle, San Francisco Chronicle 3/4 Si vous allez voir Les 8 Salopards, vous verrez un film de presque trois heures qui n'est jamais ennuyeux, qui reste agréable du début à la fin. 

  17. Les Inrocks
    par Théo Ribeton

    Un long et sidérant exposé, œuvre à la fois bouffonne, méditative, rusée et extrêmement rigoureuse, et sans doute un des films les plus fascinants de QT.

  18. Télérama
    par Pierre Murat

    , la violence est omniprésente dans Les Huit Salopards, elle explose, jaillit, gicle en geysers. On est dans du Grand-Guignol organisé et assumé

  19. Paris Match
    par Yannick Vely

    C'est à la fois roublard et jubilatoire, excessif - trois heures tout de même - et unique, surtout dans le contexte hollywoodien actuel. 

  20. Elle
    par Khadija Moussou

    Les 8 Salopards est une belle réussite avec des dialogues intelligents dans une première partie, et de l’action nerveuse dans une seconde. Alors évidemment, si les bavardages incessants et sarcastiques très tarantinesques ne sont pas votre tasse de thé, passez votre chemin.

  21. Le JDD
    par Stéphanie Belpêche

    Une œuvre âpre, sans foi ni loi, qui pratique ouvertement l’autocitation. On savoure cependant les règlements de comptes entre acteurs d’exception, la caméra virevoltant avec virtuosité de l’un à l’autre.

  22. Slate
    par Jean-Michel Frodon

    Le bavardage devient un monologue –Tarantino parle à Tarantino, prière d’admirer– qui, malgré les «morceaux de bravoure» parfois efficaces, s’avère être un soliloque aux échos de coquille vide.       

  23. Toutlecine.com
    par Laura Terrazas

    Après la parlotte, le sang, simple et efficace mais Quentin Tarantino nous avait habitué à mieux. La conclusion des Huit salopardssonne comme un déstockage massif des réserves d’hémoglobines artificielles du studio sans que l’on comprenne vraiment pourquoi.

  24. Direct Matin
    par La rédaction de Direct Matin

     La prédisposition du réalisateur de Reservoir Dogs au bavardage, brillant à ses débuts, peine à faire mouche ici, et laisse le spectateur sur le bas-côté. On appréciera quand même la beauté des images, les cadrages et l’atmosphère

  25. Seattle Times
    par Soren Andersen

    Bien trop complaisant et long et une utilisation vraiment trop excessive du "N word" : oui, on est sans aucun doute sur les terres de Tarantino.

  26. Entertainment Weekly
    par Chris Nashawaty

    Moi qui ai aimé la plupart des Tarantino, j'ai ressenti pour la première fois quelque chose qui ressemblait à de la déception. 

  27. Chicago Reader
    par Tal Rosenberg

    C'est le film le moins réjouissant et le plus violent de Tarantino, mais également son plus lent. Une réflexion sur la vengeance et la justice en Amérique et peut-être sur ses propres films. Les raisons pour lesquelles il a besoin de trois heures pour ne dessiner aucune conclusion restent floues.

  28. Le Monde
    par Thomas Sotinel

    L’auteur (scénariste, metteur en scène) y ressasse des thèmes qu’il a maintenant usés jusqu’à la corde.

  29. Le Figaro
    par Eric Neuhoff

    Les personnages parlent sans arrêt pour ne rien dire. Ce bavardage est saoulant et a le don de provoquer de terribles bâillements.

  30. Clapmag.com
    par Romain Dubois

    Résultat : un mix inégal avec quelques séquences jouissives mais aussi, hélas, les symptômes d’un cinéma à bout de souffle.

  31. L'Express
    par Eric Libiot

    Les Huit Salopards est un film superbement mis en scène et saoulant à force d'être bavard. Tarantino se regarde à ce point dialoguer (...) qu'il oublie de raconter une intrigue et des personnages, se contentant d'appliquer sa propre formule

  32. Le Parisien
    par Hubert Lizé

    Les deux premiers tiers du film sont bavards au possible et d'un ennui assez plombant. (...) Le scénario, façon enquête Cluedo, joue sur les rebondissements et la surprise mais, au final, on se fiche pas mal de qui est le tueur. On a juste envie que ça se termine.

  33. New York Post
    par Lou Lumenick

    Tout ce battage publicitaire et pour quoi ? Trois heures ou presque tournées principalement au coeur d'une seule pièce dans laquelle les clients infects et le personnel échangent des insultes racistes et puériles en s'entretuant de temps en temps. J'espérais qu'ils en finissent au plus vite bien avant l'entracte. 

  34. Metronews
    par Mehdi Omaïs

    (...) un cocktail peu détonnant qui s’étale sur les deux-tiers du labeur avant d’ouvrir un boulevard à une débauche complaisante et perverse, sur fond de suspense aussi peu éclatant qu’une mauvaise partie de Cluedo. (...) Osons le mot : déception !       

  35. Télérama
    par Louis Guichard

    Ces discussions d'avant le carnage n'ont jamais été aussi répétitives, aussi mornes, aussi vides. (...) un monument de boursouflure, où tout est agrandi et étiré, au-delà du pénible, jusqu'au ratiocinage.