Toutes les critiques de Les Fantômes de Goya

Les critiques de Première

  1. Première
    par Nicolas Schaller

    La première heure d'exposition lance de nombreuses pistes très prometteuses que le film, à mi-chemin, anéantit les unes après les autres. D'ellipses incompréhensibles en confusion des points de vue, d'incohérences dramatiques en aberrations de casting (Natalie Portman dans le rôle de sa propre fille), tous les symptômes du long métrage sacrifié en cours de production s'accumulent.

Les critiques de la Presse

  1. Positif
    par Alain Masson

    (...) la réussite de l'oeuvre tient pour beaucoup à la rencontre de ces deux parties de l'art : le jeu avec les tableaux, la destruction spectaculaire du spectacle.

  2. Le Monde
    par Jean-Luc Douin

    Ni biographie de peintre ni fresque historique donc, Les Fantômes de Goya est un mélo feuilletonesque, une épopée dans la lignée des fresques d'Alexandre Dumas ou d'Eugène Sue, que l'on peut goûter avec un certain plaisir. Le savoir-faire de Forman y est épaulé par ses comédiens. Si le cabotinage d'un Javier Bardem (Frère Lorenzo), qui en fait des tonnes, peut laisser circonspect, Stellan Skarsgärd compose un Goya crédible, Michael Lonsdale (avec ses roucoulements hypocrites) est un chef du clergé délectable. Natalie Portman, surtout, fait un époustouflant numéro à transformations, dans la peau d'Inès métamorphosée en clocharde obsessionnelle, et dans celle de sa propre fille Alicia, devenue pute insoumise. Sacré actrice !

  3. 18 ans après Valmont, Milos Forman revient sur les écrans avec un nouveau portrait sombre et réaliste du 18ème siècle. Loin du biopic auquel on pouvait s’attendre (les toiles du peintre défilent au générique), Goya n’est ici que le témoin d’une époque marquée par l’Inquisition. Fil rouge du récit, Stellan Skarsgaard incarne avec brio cet artiste aux côtés d’une Natalie Portman toujours époustouflante et d’un Javier Bardem d’une impeccable froideur dans le rôle du père Lorenzo (le chef de fil de l’Inquisition). Même si le cinéaste retrouve ses thèmes de prédilections, tels que la mort, la folie ou l’art, cette fresque laisse pourtant une désagréable sensation d’inachevée

  4. Télérama
    par Frédéric Strauss

    (...) Les Fantômes de Goya prend le chemin d’une fable politique. Milos Forman, qui a commencé sa carrière en Tchécoslovaquie communiste, invite à faire le lien entre diverses formes de totalitarisme, tout en nuançant son propos. Plutôt que de choisir un ton dénonciateur, il s’arme d’ironie mordante, d’humour noir, presque (...) Goya est le spectateur curieux, effrayé et fasciné à la fois, d’un monde où la réalité disparaît, dévorée par la folie. C’est finalement assez bien vu.

  5. Paris Match
    par Alain Spira

    Voulant traiter en même temps la vie de Goya et l'inquisition espagnole, Forman passe à côté de ces deux sujets qu'il ne fait que survoler comme un nid de coucou. Reste que ce drame se laisse voir sans déplaisir grâce à un Javier Bardem diabolique en inquisiteur fourbe, une Natalie Portman belle à se faire damner et un Michael Lonsdale égal à lui même, c'est-à-dire aux plus grands.

  6. A voir à lire
    par Virgile Dumez

    "Les fantômes de Goya" est une oeuvre appliquée, parfois drôle, occasionnellement émouvante et portée par l'interprétation nuancée de Javier Bardem. Un spectacle recommandable, mais en aucun cas à la hauteur des oeuvres précédentes du maître tchèque.

  7. Les Inrocks
    par J.B. Morain

    Volontairement grotesque, bouffon, politique (...), "Les Fantômes de Goya" est un film certes étrange, hors mode (on dirait qu'il a été tourné dans les années 80), donc peu gracieux, mais aussi celui où Forman dévoile le plus, tout cru, sans le lisser, son style farcesque.

  8. Pariscope
    par Arno Gaillard

    Ces « Fantômes de Goya » ne boxent pas dans la même catégorie que « Amadeus », réalisé jadis par Milos Forman, ils sont juste une rencontre au sommet entre un grand cinéaste et un génie de la peinture espagnole et son époque. Un film qui nous emmène au Prado.

  9. Fluctuat

    Fresque historique plutôt que portrait du peintre, Les Fantômes de Goya explore l'horreur de l'Inquisition espagnole et les vents mêlés de la Révolution en passant par les conquêtes napoléoniennes. Une oeuvre ambitieuse à plusieurs voix desservie par un académisme qui met un peu de plomb dans la filmo de Milos Forman.
    - Exprimez-vous sur le forum Les Fantômes de GoyaMilos Forman aime espacer ses tournages. Sept années de silence entre le beau Man on the Moon et Les Fantômes de Goya n'ont rien de surprenant pour celui qui s'est spécialisé dans les biographies à l'écran (Amadeus, Larry Flynt). Depuis le début des années soixante-dix où il est parti tourner avec ou pour Hollywood, tout juste dix films. Chez certains un tel rythme témoigne parfois d'une grandeur d'oeuvre, une forme d'investissement dans chaque projet, chez Forman c'est plus inégal. Les Fantômes de Goya se situe justement du mauvais côté, on peut même ajouter qu'il s'agit sans doute de son film le plus faible depuis qu'il a quitté son pays. Voire un de ses plus mauvais.Le film couvre la période allant de la fin du XVIIIe, avec l'Inquisition espagnole, jusqu'au retour de Ferdinand VII en passant par les fracas de la Révolution française et la guerre d'Espagne menée par l'armée napoléonienne. Une époque riche de changements, de violence et de nouvelles perspectives dont francisco de goya est le témoin. A travers trois personnages, le peintre, un prêtre, et la fille d'un riche marchand accusée puis enfermée à tort par l'église, Forman et Carrière imaginent un récit fait de destins croisés. Chaque personnage incarne à la fois la complexité de l'époque et sa manière de survivre ou de s'y perdre. Goya est montré comme un lâche, intéressé par l'argent et soucieux d'éviter chaque conflit, pliant devant l'autorité au détriment de ses affinités. Le prêtre est un opportuniste, après avoir profité de la fille du marchand en prison et s'être fait humilier par son père, il fuit les ordres et rejoint la Révolution française. La fille est la pure victime, condamnée à être souillée et anéantie, elle devient folle et ne connaîtra jamais l'enfant qu'elle a eu du prêtre. C'est le personnage le plus tragique, et tous sont liés.On reconnaît là les préoccupations de Jean-Claude Carrière (co-scénariste), la perversité de l'église Catholique, l'ironie des situations, la richesse d'un contexte historique, l'ambiguïté morale. L'ensemble étant décrit avec une précision presque scolaire et appliquée, une forme d'articulation réfléchie et littéraire où rien n'est laissé au hasard, où tout appelle au commentaire, la description, une analyse froide des comportements. Au-delà de l'intérêt historique, relatif quoique documenté, Les Fantômes de Goya cherche donc à explorer différents mouvements ou facettes d'une période avec un certain romanesque. Il tente aussi d'ajouter une dimension intéressante mais totalement inexploitée, le rapport aux images, leur pouvoir et leur prolifération. Par les gravures à l'eau-forte de Goya et la manière dont celles-ci voyagent de par le monde, le film essaie d'introduire une certaine modernité cohabitant avec son époque. Une idée qui malheureusement ouvre le film (les dessins sont jugés par l'église), mais que Forman et Carrière abandonnent rapidement.Ce qui finalement rend le film plutôt anecdotique c'est que tout ici ne dépasse jamais le cadre d'un certain académisme. Malgré les contorsions du récit, l'ambiguïté des personnages, le regard réaliste sur l'époque et la manière dont chacun est soumis aux évènements, Forman est incapable d'éviter la platitude. La peinture n'est jamais filmée comme acte ou représentation, à peine est-elle soulignée comme un écho de ce monde. Le peintre n'est qu'un acteur de l'histoire parmi d'autres, on peut très bien imaginer un remplaçant. Le prêtre, qu'un salaud de plus et la fille une victime à qui on ne laisse pas la moindre chance d'exister. Pourtant Forman et Carrière s'épuisent à donner profondeur et éloquence à leur récit. En vain. Au pire le film épouse la caricature ou le ridicule (le retour de Natalie Portman en zombie). Il cherche la précision, les entrelacements, une intrigue complexe aux raisonnements multiples, mais ne résonne qu'un développement morne filmé avec autant d'ambition formelle qu'un téléfilm sans distinction. Le sujet est pourtant riche et ambitieux, les idées parfois présentes, mais aucune n'est réellement traitée avec la mesure nécessaire. Le seul fantôme ici, serait plutôt celui du film. Les Fantômes de Goya
    De Milos Forman
    Avec Javier Bardem, Natalie Portman, Stellan Skarsgard
    Sortie en salles le 25 juillet 2007
    © Studio Canal
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  10. Ouest France
    par La rédaction de Ouest France

    Jean-Claude Carrière à l'écriture et Milos Forman à la mise en scène s'égarent dans un sujet qu'ils ne dominent pas. Une première partie statique et monotone, tandis que la suite très incohérente tient du feuilleton télévisuel à rebondissements.